Le patron du supermarché affirme que la plupart des producteurs demandent de nouvelles augmentations d’au moins 10 % alors que les négociations annuelles se poursuivent
Les prix des denrées alimentaires en France pourraient à nouveau augmenter en mars alors que les négociations en cours arrivent à leur terme entre les fournisseurs et les supermarchés.
Les prix des magasins étaient déjà en hausse de 13,2 % sur un an en janvier, note l’Insee, et l’inflation continue d’avoir un effet significatif en raison du coût toujours croissant des matières premières, des emballages, des transports et de l’énergie.
Désormais, certains supermarchés ont déclaré que mars pourrait être un mois « rouge » car les discussions avec les fournisseurs devraient se terminer le 28 février. Celles-ci ont commencé le 1er décembre 2022, l’ordre du jour se concentrant sur les conditions de vente des produits ainsi que sur les prix.
Christiane Lambert, présidente du syndicat des producteurs agricoles la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), a déclaré à 42mag.fr que les prix restent élevés en raison de « l’explosion » des coûts pour les agriculteurs, qui n’ont pas été entièrement absorbés en 2022.
Le patron du géant des supermarchés E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a écrit sur son blog que « peu de producteurs demandent moins de 10% [in rising costs] et la plupart demandent 10 à 30 % ».
« La marche rouge pourrait durer jusqu’en juin »
Lionel Maugain, journaliste au Parisien, a écrit que les plus fortes hausses pourraient concerner les produits de grandes marques, étant donné que la plupart des articles de marque propre des supermarchés « ont déjà augmenté de prix l’année dernière ».
Il a ajouté que la soi-disant « marche rouge » pourrait durer « jusqu’en juin… parce que les grands supermarchés devront d’abord se débarrasser des stocks aux anciens prix. Techniquement, le 1er mars ne sera pas vraiment le jour où tout changera ».
Lois sur les prix
La hausse des prix a également été attribuée à la future loi Descrozaille – du nom du député Frédéric Descrozaille (Parti de la Renaissance centriste) qui l’a proposée – qui limitera les prix promotionnels sur les produits d’hygiène et d’entretien à 34% dans le but de rééquilibrer les prix avec les retours. remis aux fabricants.
Il s’agit d’une règle similaire à la «loi Egalim», qui impose le même plafond sur les produits alimentaires pour garantir que les agriculteurs et les producteurs ne subissent jamais de perte sur les produits vendus.
La loi Descrozaille vise également à fixer un prix minimum pour les produits en cas de rupture de communication entre fournisseurs et supermarchés, qui pourrait survenir fin février. Selon les règles en vigueur, en cas de rupture de négociation, les fournisseurs sont tenus de continuer à livrer les articles dans les mêmes conditions que l’année précédente pendant plusieurs mois.
Cependant, les supermarchés disent que la nouvelle loi est inacceptable. M. Leclerc a écrit : « Aucune entreprise commerciale ne pourra refuser des hausses de prix à l’avenir », sauf au risque d’un arrêt des livraisons.
Bien qu’adoptée au Sénat, la loi a fait l’objet de plusieurs amendements dans le but de limiter l’effet sur la hausse des prix à la consommation. Elle précise que même en cas d’échec des négociations, les prix doivent tenir compte « de la situation économique du marché ».
Les magasins avaient également voulu suspendre les règles qui obligent les supermarchés à vendre des produits avec un bénéfice d’au moins 10 %, affirmant que cette mesure a coûté 600 millions d’euros aux consommateurs. Cependant, cela a été rejeté par la suite en faveur du maintien de revenus adéquats pour les agriculteurs.
Panier « anti-inflation »
Les débats interviennent au milieu de la proposition du gouvernement d’exiger des supermarchés qu’ils proposent un panier « anti-inflation » de 50 produits de consommation courante, à des prix stables et bas, pour les mois de mars à juin.
Le panier contiendrait cinq fruits et légumes, dont deux seraient biologiques. Il comprendrait également deux féculents, de la viande rouge ou blanche dont au moins un étiqueté comme haut bien-être et du poisson ainsi que des produits dentaires.
Cela n’inclurait pas l’alcool, les bonbons ou les marques haut de gamme.
L’idée, qui existe déjà sous une forme ou une autre dans d’autres pays, devrait être testée dans certaines régions en mars.
Cependant, il a été critiqué par la grande association de consommateurs UFC-Choisir, qui l’a dénoncé comme un « mécanisme ». Olivier Andrault, responsable alimentation UFC-Que Choisir, a déclaré à l’AFP : « Comment 50 produits peuvent-ils répondre adéquatement à la diversité des besoins des consommateurs ? Les supermarchés vendent plusieurs centaines de milliers d’articles.
Certains supermarchés ont volontairement lancé un panier « anti-inflation », et ont proposé une sélection de produits du quotidien à des prix qu’ils prétendent maintenir le plus bas possible.
Elle survient alors que l’Insee prédit que l’inflation alimentaire se poursuivra bien au-delà de mars. Dans une note publiée le 7 février, il a déclaré: « L’alimentation restera en tête en tant que principal contributeur à l’inflation, avec une échelle mobile d’une année sur l’autre qui se maintiendra à environ 13% … vers l’horizon de la mi-2023. ”