Cette semaine, les premiers débats en séance au Sénat porteront sur la réforme des retraites. La majorité, composée de la droite et du centre, est favorable à un report de l’âge légal à 64 ans et entend voter la réforme, mais après avoir apporté des modifications. Les députés de cette majorité veulent s’assurer que leurs propositions seront prises en compte avant de voter la loi.
Cette semaine, le Sénat se penche sur l’avenir de la majorité. Les membres de droite du Palais du Luxembourg sont déterminés à en profiter. Dix jours après les débats intenses et les échanges houleux à l’Assemblée nationale, la situation s’est apaisée. Deux jours avant l’examen de la réforme des retraites, le gouvernement a fait des gestes d’ouverture et invité à enrichir le texte, en particulier en ce qui concerne les femmes, une des principales revendications de la droite majoritaire au Sénat.
Le chef des sénateurs de droite, Bruno Retailleau, a mis en avant ses exigences dans le Parisien/Aujourd’hui en France. Elles pourraient être intégrées dans le texte dès le début des débats en commission ce mardi. La principale concerne les mères de famille qui pourront choisir entre un départ anticipé à 63 ans ou une surcote de 5 % une fois l’âge légal atteint et en carrière complète. Les LR souhaitent aussi protéger les seniors avec un CDI de fin de carrière, exonéré de cotisations familiales. Ils veulent également accélérer la suppression des régimes spéciaux dès 2025, mais cette demande n’est pas soutenue par les centristes, alliés des LR dans la majorité sénatoriale.
Le ministre du travail, Olivier Dussopt, a déclaré qu’il était ouvert au débat. Il a expliqué qu’il fallait voir comment était proposée la disposition et comment l’articuler. L’entourage de la Première ministre a précisé qu’il était trop tôt pour dire si le gouvernement suivrait les LR. Au sein de l’exécutif, le sujet inquiète. Un ministre de premier plan a évoqué qu’il serait préférable d’éviter de contrarier la RATP et la SNCF avant l’appel à la grève générale du 7 mars.
Emmanuel Macron a affirmé qu’il souhaitait que le Sénat puisse enrichir le texte avec ce qui lui paraît utile. Mais les débats ne seront pas aussi houleux qu’à l’Assemblée. Les sénateurs ont insisté sur le fait qu’ils n’étaient pas là pour le spectacle et que les insoumis n’ont pas leur place. La gauche du Sénat ne compte pas insulter tout le monde, faire des chenilles ou tourner les serviettes. La stratégie est de frapper sur le fond et de ralentir les débats en prenant le temps. Tous veulent aller jusqu’à l’article 7, sans pour autant voter l’intégralité du texte comme le souhaite la majorité.