Le ministre de l’Ecologie s’est dit « alarmé » par les faibles niveaux d’eau dans le pays. Une nouvelle réunion avec les préfets est prévue le 6 mars pour faire le point sur la situation
Les préfets ont été invités à imposer des restrictions d’eau à partir de maintenant dans le but de protéger ce qui a été décrit comme des niveaux d’eau « alarmants » avant le printemps.
Le ministre de l’Ecologie, Christophe Béchu, a appelé les préfets disposant d’importants bassins fluviaux sur leur territoire à mettre en place « dès maintenant » les mesures pour lutter contre les conditions de sécheresse qui touchent la majeure partie du pays.
Il a dit les avoir invités à ne pas hésiter ou avoir peur de faire passer des décrets pour limiter l’utilisation de l’eau lors d’un entretien avec l’AFP.
Le ministre a annoncé la nécessité de restrictions dans tout le pays la semaine dernière. Les restrictions comprennent souvent une interdiction de laver les voitures, d’arroser les jardins et de remplir les piscines entre certaines heures et sont fixées au niveau local. Les agriculteurs en particulier seraient préoccupés par les restrictions qui pourraient leur être imposées.
M. Béchu a déclaré : « L’été dernier, nous avions 700 communes touchées par des problèmes d’eau potable. Si nous ne prenons pas de mesures à l’avance, nous risquons de voir un niveau encore plus élevé cet été, et sur une zone beaucoup plus large.
Le ministre et les principaux préfets des bassins fluviaux ont tenu une réunion lundi soir (27 février) pour discuter de la sécheresse hivernale sans précédent et éviter une situation de crise cet été.
Sécheresse sans précédent
La France souffre depuis quelques semaines d’une sécheresse sans précédent, qui a aggravé la situation après une année 2022 historiquement sèche. Sur les 18 derniers mois, un déficit a été enregistré pour 15 d’entre eux.
La France n’a pas connu de précipitations importantes entre le 21 janvier et le 21 février. La quantité cumulée quotidienne est inférieure à 1 mm sur 32 jours – la plus longue période enregistrée à ce jour depuis le début des enregistrements en 1959.
Le pays a également connu un manque de neige, ce qui devrait avoir un effet sur les réservoirs d’eau après la fonte des neiges.
L’arrivée du printemps n’améliorera pas la situation. « A partir de la deuxième quinzaine d’avril, la pluie qui tombe ne recharge plus autant les nappes phréatiques », a expliqué M. Béchu. C’est parce que plus de végétation pousse au printemps, qui absorbe l’eau, donc moins tombe sur le sol lui-même.
Le ministre a déclaré : « Je n’ai eu aucune difficulté à expliquer aux préfets pourquoi nous devons nous alarmer. Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, région sud… le taux d’humidité de la terre est le même que celui normalement observé fin mai.
« Le temps que je viens de passer avec les préfets a confirmé la gravité de la situation. Depuis 15 mois, le déficit pluviométrique s’est aggravé, si bien qu’au mois de février nous avons un déficit qui sera de 80 à 85% de pluie en moins que la moyenne. Pas un seul département ne connaît des niveaux normaux.
La plupart des départements connaissent actuellement des niveaux d’humidité bien inférieurs à la norme. Au 28 février, cinq départements sont déjà en alerte renforcée : l’Ain, l’Isère, les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées-Orientales et le Var.
Le département de la Savoie est également en état d’alerte.
5 départements (Ain, Isère, Var, Bouches-du-Rhône & Pyrénées-Orientales) sont désormais en alerte renforcée #sécheresseet le ministre de la Transition écologique demandent aux préfets coordinateurs de prendre des arrêtés de restriction « dès maintenant ».https://t.co/oWFcNQqnlr pic.twitter.com/5JTFZ66ylr
— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) 27 février 2023
Le ministre doit rencontrer à nouveau les préfets le 6 mars pour vérifier l’état d’avancement de ces restrictions. Il doit également tenir une réunion fin mars avec un certain nombre de parties intéressées, notamment des élus locaux, des agriculteurs, des fabricants et des associations de campagne.
Cela vient après que le président Emmanuel Macron a fait des commentaires similaires le 25 février, lors d’une visite au Salon de l’Agriculture à Paris. Il a déclaré: « Nous savons que nous aurons des problèmes de pénurie d’eau, alors plutôt que de nous organiser sous les contraintes de la » dernière minute « , avec des conflits d’utilisation, planifions tout 1677597986.”
En janvier, des experts environnementaux avaient déjà averti que le pays était confronté à une « année très sèche » en 2023 après des températures élevées et de faibles précipitations en 2022.
Plus tôt ce mois-ci, les prévisionnistes ont déclaré que mars serait « décisif » pour le pays.
Pour en savoir plus sur les restrictions d’eau en vigueur en France, visitez le site officiel du gouvernement. Vous pouvez également vérifier les pénuries d’eau dans votre région sur le site Propluvia.