Les personnages mythiques créés par Alexandre Dumas reviennent sur grand écran grâce à la réalisation de Martin Bourboulon. Deux volets sont au programme : le premier, consacré à D’Artagnan, débarque dans les salles ce mercredi, tandis que le second, mettant à l’honneur Eva Green dans le rôle de Milady, sera disponible le 13 décembre.
Le réalisateur Martin Bourboulon propose mercredi 5 avril une nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires. Romain Duris joue le rôle d’Aramis, aux côtés de Pio Marmaï (Porthos) et Vincent Cassel (Athos). D’Artagnan est interprété par François Civil, remarqué dans Bac Nord, et Eva Green incarne Milady. Comme dans le roman d’Alexandre Dumas, l’histoire suit le jeune gascon qui souhaite rejoindre les Mousquetaires du Roi.
Franceinfo : Pourquoi une nouvelle (énième) version des Trois Mousquetaires ?
Martin Bourboulon : L’idée était de revisiter le patrimoine littéraire français pour proposer un spectacle spectaculaire et de renouer avec le genre du film d’aventure et de cape et d’épée, ce qui n’a pas été fait depuis une soixantaine d’années en France. C’était aussi une envie de porter un regard neuf sur l’œuvre.
Pas d’effet numérique, de nombreuses scènes filmées au Château de Fontainebleau (Seine-et-Marne)… Vous considérez cela comme une réussite ?
Je ne sais pas si tout est bien fait, mais si je devais refaire mon film, je le referais de la même manière. Je n’ai pas de regrets au sujet du projet. Le public sera juge. Cependant, nous avons tous essayé, collectivement, de mener à bien une conviction et une approche originale. Que ce soit en termes de look des personnages ou de traitement des scènes d’action, j’ai tenu à ce que toutes les scènes d’action soient filmées en plan-séquence, pour une immersion maximale et rester au plus près des personnages.
Quelles sont les difficultés à tourner un film de cape et d’épée ?
Chaque séquence à mettre en scène est un casse-tête. On est dans un film d’époque où rien ne ressemble à ce que l’on a aujourd’hui visuellement. Il faut donc sans cesse interroger tous les éléments de l’image, de la moustache au costume en passant par l’arrière-plan, pour essayer de déterminer ce qui pourrait nous faire douter de la véracité de l’époque. Les scènes d’action sont encore plus complexes et les tourner en plan-séquence demande beaucoup de travail. Je n’aurais pas pu réaliser ces scènes sans l’implication et le talent des acteurs, car je tenais à ce qu’ils fassent eux-mêmes leurs scènes de combat. Dans la forêt, par exemple, ce sont bien eux qui se déplacent. Ils se sont beaucoup préparés.
« Il n’y a pas de doublure. Ils ont appris les chorégraphies. »
Martin Bourboulon, réalisateur
à 42mag.fr
Après, techniquement, il y a quelques tours de magie.
La période n’est pas forcément facile pour les films, avec une fréquentation globalement en baisse. Un divertissement comme le vôtre peut-il faire du bien au cinéma français en général ?
Tous les films ont leur place au cinéma. En tant que spectateur, j’aime voir tous les genres de films. Je pense que ceux qui fabriquent des films – acteurs, réalisateurs, producteurs – se rendent compte, et cela est partagé avec le public, que les plateformes de streaming et l’offre à domicile ne remplacent pas nécessairement le cinéma. La fréquentation est plutôt bonne en ce moment. Les gens continuent d’aimer aller au cinéma. Ensuite, savoir si un film va plaire ou non, si les gens vont être très réceptifs, on ne peut jamais le savoir. Chacun propose le meilleur film possible, en accord avec ce qu’il souhaite y mettre, et le spectateur fait ensuite son choix.