La vidéo montrerait l’ex-adjoint du maire recevant un massage érotique d’une escorte masculine
Un maire de France a été officiellement mis en examen pour des allégations selon lesquelles il aurait utilisé une bande vidéo érotique pour faire chanter son ancien adjoint.
Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne (Loire), a déjà été exclu du parti de droite Les Républicains pour cette revendication.
Des enregistrements publiés en août 2022 par Mediapart suggéraient que M. Perdriau avait acquis (ou du moins était au courant) de la cassette, qui montrerait Gilles Artigues recevant un massage érotique d’une escorte masculine dans un hôtel parisien en 2014-2015.
M. Perdriau et les anciens membres de son équipe sont soupçonnés d’avoir utilisé la bande pour faire chanter M. Artigues, qui est un homme politique centriste et connu pour être un catholique conservateur. Il a été l’adjoint de M. Perdriau de 2014 à 2022.
M. Perdriau a été placé en garde à vue dans le cadre de l’affaire l’an dernier, ainsi que quatre membres de son équipe (l’ancien directeur de cabinet Pierre Gauttieri, l’ancien député Samy Kéfi-Jérôme et l’ancien associé de M. Kéfi-Jérôme, Gilles Rossary-Lenglet).
Mediapart a déclaré que la vidéo avait été filmée par M. Kéfi-Jérôme et qu’il s’agissait d’un montage délibérément conçu pour piéger M. Artigues. L’escorte elle-même, bien que payée par M. Kéfi-Jérôme, n’aurait pas été au courant de la supercherie alléguée.
Mediapart a écrit : « Après cette soirée à l’hôtel, Samy Kéfi-Jérôme est revenu à Saint-Étienne avec une vidéo brute de 30 minutes 33 secondes dans laquelle l’escorte effectue un massage érotique sur Gilles Artigues. Ce dernier apparaît nu sur le lit, l’escorte torse nu.
« Le film ne montre aucune relation sexuelle, mais son contenu est suffisamment compromettant. »
Huit ans plus tard, M. Artigues porte plainte pour « chantage aggravé, embuscade organisée, détournement de fonds publics et non-dénonciation d’actes délictueux ».
Il a mis tant de temps à porter plainte et ne le fait que maintenant, a précisé son avocat André Buffard, car il voulait « protéger sa famille et ses proches ». M. Buffard a déclaré que M. Artigues soupçonnait même d’avoir été drogué lors de l’incident.
M. Artigues a déclaré que l’incident avait « ruiné sa vie ». Écrivant sur Facebook, il a remercié les supporters pour leurs messages, mais a déclaré qu’il avait même été « tenté de quitter cette belle vie, tellement je me sentais désespéré » à la suite de la « victimisation ».
D’autres enregistrements diffusés par Mediapart impliqueraient les quatre hommes dans l’accès à 50 000 € d’argent public à la suite de la vidéo et du chantage à son utilisation.
Une bande montre M. Perdriau prononçant la phrase suivante : « Il y a des choses que vous avez faites ensemble. Par exemple, avec le coup d’Artigues, vous étiez deux. Cela suggère qu’il était au courant de l’incident.
Un autre enregistrement met en scène M. Gauttieri disant à M. Artigues : « J’ai une vidéo de toi les fesses en l’air avec un mec. Le très catholique député Gilles Artigues, très bon père de famille, impliqué dans un truc comme ça ? Comment expliquerez-vous cela aux électeurs ?
Mediapart a désormais indiqué que d’autres « faits inédits remettaient une nouvelle fois en cause les pratiques du maire de Saint-Étienne, notamment dans l’utilisation de la rumeur comme instrument politique ».
Il précise que cette fois la victime du chantage présumé est le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. M. Perdriau a d’abord obtenu une interdiction de publication pour cela, estimant qu’il s’agissait d’une « atteinte à sa vie privée ». Cependant, Mediapart a ensuite obtenu l’autorisation de publier, qualifiant l’interdiction de « censure ».
Les nouvelles révélations comprenaient un autre enregistrement, réalisé par M. Artigues dans le bureau du maire. On y entendrait M. Perdriau accuser M. Wauquiez d’être un « criminel pédo ». Lors d’une conférence de presse, M. Perdriau a par la suite reconnu avoir tenu des » propos grossiers » » sans fondement « .
Revendication d’innocence
Malgré toutes les allégations et les enregistrements, M. Perdriau a toujours clamé son innocence dans l’affaire et a nié les allégations portées contre lui. Il nie notamment avoir été impliqué dans l’affaire de la vidéo de M. Artigues.
Son avocat a déclaré cette semaine qu’il était à nouveau placé sous contrôle judiciaire pour interrogatoire. Pour l’instant, il est toujours en mesure d’exercer son mandat de maire.
Il a précédemment déclaré qu’il ne démissionnerait pas de son poste.
Il a cependant été exclu des Républicains. Dans un communiqué, le secrétaire général du parti Aurélien Pradié a déclaré : « Les Républicains ne peuvent que condamner ces basses méthodes utilisées par le maire de Saint-Étienne contre un rival politique.
En réponse à son expulsion, M. Perdriau a déclaré: « Je suis profondément blessé. »