Au sein de cet passage issu de « Sandrine Rousseau, en vert et contre tous », un portrait présenté lors de « Complément d’enquête » le 13 avril 2023, revenons sur une allégation portée par la militante féministe en 2021. À cette période, deux ans auparavant, avant de réintégrer la sphère politique, elle avait pour objectif de prendre la direction d’une grande institution éducative. D’après ses dires, un individu aurait entravé son parcours : il s’agit de Gérald Darmanin, à l’époque ministre de la Fonction publique.
En 2016, bien avant le mouvement #MeToo, Sandrine Rousseau a été l’une des premières personnes à dénoncer les violences sexuelles dans le monde politique. Avec trois autres élues écologistes, elles ont porté des accusations de d’agression sexuelle contre l’ancien député Denis Baupin. Ces accusations ont fait de Sandrine Rousseau la porte-parole des victimes. Elle est invitée sur le plateau de l’émission « C à vous » le 10 février 2021 pour réagir à la démission du directeur de Sciences Po Paris suite à l’affaire Duhamel. Lors de cette émission, elle va lancer une nouvelle accusation.
Sandrine Rousseau explique qu’après l’affaire Baupin, elle a postulé à plusieurs postes et des personnes, soit accusées, soit condamnées pour violences sexuelles, lui ont barré la route. Elle cite notamment Olivier Duhamel et Gérald Darmanin. Elle fait référence au poste de directrice de Sciences Po Lille qu’elle n’a pas obtenu en 2019. Selon elle, Gérald Darmanin, membre du conseil d’administration de l’institution, aurait non seulement voté contre elle, mais aurait également influencé les autres administrateurs.
Sandrine Rousseau aurait-elle surinterprété ou « imaginé quelque chose » ?
Aujourd’hui encore, Sandrine Rousseau affirme dans « Complément d’enquête » avoir reçu au moins une preuve de cette accusation de la part d’une membre du conseil d’administration. La directrice de l’IRA (Institut régional d’administration) lui aurait lu au téléphone un SMS de Gérald Darmanin, alors ministre de la Fonction publique, rappelant le lien hiérarchique et que cette dernière ne pouvait pas être libre de son vote. Toutefois, l’ancienne directrice de l’IRA conteste cette version et assure n’avoir jamais reçu de SMS de M. Darmanin. Elle admet que son supérieur hiérarchique lui avait signalé que Sandrine Rousseau n’était pas la candidate de l’administration mais dit avoir personnellement voté pour elle. De son côté, le cabinet du ministre nie toute intervention lors du vote.
« Complément d’enquête » a également recueilli le témoignage d’une autre participante à ce vote, Anne Bazin, qui se dit « insultée » par ces allégations d’un vote « influencé ». Elle dément toute pression visant à écarter Sandrine Rousseau et affirme que c’est tout simplement le meilleur candidat qui a gagné. Sandrine Rousseau a été largement battue: 8 voix contre 21 pour son concurrent.
Vous pouvez regarder un extrait de « Sandrine Rousseau, en vert et contre tous », un portrait diffusé dans « Complément d’enquête » le 13 avril 2023.