Il y a des suspicions concernant deux organismes qui ont reçu des fonds du Fonds Marianne, mis en place suite à la mort tragique de Samuel Paty, car ils auraient vraisemblablement employé cette subvention pour d’autres objectifs.
« Si les faits sont confirmés, c’est un immense gâchis », a déclaré l’avocate Virginie Le Roy, représentante de la famille de Samuel Paty, le 14 avril sur 42mag.fr, après que de nouvelles révélations ont été portées à propos du Fonds Marianne. Selon des informations confirmées par 42mag.fr et initialement rapportées par Mediapart, deux des 17 associations ayant reçu des subventions de cette initiative, lancée par Marlène Schiappa suite au décès de l’enseignant, sont soupçonnées d’avoir utilisé ces fonds à des fins autres que la lutte contre le séparatisme, notamment pour des objectifs politiques.
« Utiliser cet argent pour combattre ce fléau, c’est bafouer la mémoire de Samuel Paty », s’indigne Virginie Le Roy. Pour l’avocate, cela représente également une insulte envers les autres victimes de terrorisme et leurs familles. Elle explique que la famille de Samuel Paty avait déjà été profondément choquée par les premières révélations de l’enquête menée conjointement par France 2 et l’hebdomadaire Marianne à la fin du mois de mars. Virginie Le Roy soutient la tenue d’une enquête judiciaire, car ces faits pourraient être considérés comme un détournement de fonds publics. Une enquête de l’Inspection générale de l’administration a déjà été ouverte, et un signalement a été fait au parquet de Paris.
## Des réponses « superficielles » de Sonia Backès et Marlène Schiappa
L’avocate affirme avoir adressé des questions à Marlène Schiappa, qui avait créé ce fonds en tant que ministre déléguée à la Citoyenneté, ainsi qu’à sa successeure Sonia Backès. Le Roy déclare avoir reçu des réponses superficielles qui affirment que toute la clarté sera faite sur cette affaire, mais elle estime qu’il aurait fallu agir avant qu’un scandale n’éclate. « Ce que nous attendons, en tant que famille de Samuel Paty, ce ne sont pas des réponses de circonstance, mais des réponses concrètes, des actes de transparence, pour savoir ce qu’il est advenu de ces fonds », résume l’avocate. Elle souhaiterait également connaître les critères de sélection des associations et celles qui ont postulé pour recevoir les fonds.
Virginie Le Roy appelle aussi à la mise en place d’une enquête parlementaire, comme l’ont demandé les députés du Rassemblement National (RN) le 13 avril. Selon elle, une telle enquête est « indispensable » pour faire la lumière sur ces faits graves. L’avocate exhorte les parlementaires à dépasser les clivages politiques, car il ne s’agit plus de rivalités politiques, mais de rétablir la dignité de nos institutions.