Dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Le Monde, diverses personnalités, y compris d’ex-responsables du ministère de la Culture et des figures éminentes du monde théâtral, contestent la décision prise par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes de supprimer la contribution financière accordée au Théâtre Nouvelle Génération de Lyon.
La décision brutale et injustifiée de la région Auvergne-Rhône-Alpes de retirer sa subvention au Théâtre Nouvelle Génération de Lyon est critiquée par d’anciens ministres de la Culture et de grandes figures du théâtre dans une tribune publiée dans Le Monde. Ils condamnent également la politique culturelle du président de la région, Laurent Wauquiez.
La tribune, mise en ligne le jeudi 4 mai sur le site du journal Le Monde, a été signée par 200 personnalités dont les ex-ministres de la Culture Roselyne Bachelot, Jean-Jacques Aillagon, Aurélie Filipetti et Philippe Douste-Blazy. D’autres grands noms de la culture tels qu’Ariane Mnouchkine, Tiago Rodrigues et Wajdi Mouawad l’ont également signée.
Ils remettent en cause la décision de la région de retirer sa subvention de 149 000 euros au Théâtre Nouvelle Génération (TNG), centre dramatique national situé à Lyon. Ce retrait intervient après que le directeur du théâtre, Joris Mathieu, a accusé Laurent Wauquiez d’entreprendre une campagne de déstabilisation des institutions publiques culturelles dans une tribune publiée sur le site du syndicat Syndeac.
Une restructuration de la politique culturelle
Selon les signataires de la tribune parue dans Le Monde, la décision de la région apparait comme une mesure punitive qui porte atteinte à la liberté d’expression d’un représentant syndical et constitue un précédent dangereux. « Nous refusons cette tentative d’intimidation, visant à affaiblir une institution créative et à réduire au silence l’un de nos représentants », affirment-ils, appelant à la mobilisation des autres partenaires publics du TNG.
Ils craignent également que cette mesure ne soit que la partie émergée de l’iceberg. « Plusieurs établissements culturels et artistiques ont été touchés par les mesures draconiennes de la région en 2022, par le biais de coupes budgétaires drastiques et arbitraires. D’autres seront concernés en 2023, ce qui accentuera la fragilité de notre secteur culturel et artistique dans la région Auvergne-Rhône-Alpes », redoutent-ils.
Fin avril, la région Auvergne-Rhône-Alpes avait défendu sa politique culturelle de « rééquilibrage » en faveur des « territoires ». Ce sont les festivals qui ont été les grands bénéficiaires du budget 2023, avec « plus de 120 augmentations de subventions » pour un montant total d’environ 3,3 millions d’euros entièrement destiné à ce type d’événements.