La France est-elle confrontée à une grave crise civique ? Démoralisés, un grand nombre d’édiles choisissent de jeter l’éponge et de renoncer à leur mandat.
L’image d’un maire blessé et hagard devant sa demeure en feu le 22 mars dernier a ému l’Assemblée nationale, le Parlement européen et les petites communes françaises. La démission de Catherine Veyssy, maire (DG) de Cénac (Gironde), a profondément choqué. Elle a envoyé son écharpe tricolore à Emmanuel Macron le matin du 12 mai, en signe de protestation. « Cela m’a bouleversée. Démissionner en tant que maire à cause de difficultés pour accomplir sa mission, c’est vraiment un échec pour la République », déclare-t-elle.
1 293 démissions depuis 2020
Depuis 2020, 1 293 maires français ont démissionné, soit environ 40 par mois. Certains restent en poste par passion et engagement. Christian Schoettl, maire (SE) de Janvry (Essonne), a été violemment menacé l’année dernière. « Un homme avec une tronçonneuse m’a suggéré, au nom du prophète, de me décapiter parce que j’interrompais un rodéo sauvage avec mon premier adjoint », raconte-t-il. Suite à une autre agression, son épouse a fait poser une caméra dans sa voiture. À Carquefou (Loire-Atlantique), la maire est victime de harcèlement moral depuis sept ans.