Une semaine après la manifestation de plusieurs centaines de partisans néofascistes dans la ville principale, plusieurs regroupements prévus pour ce week-end ont été proscrits par les autorités locales. Passons en revue ces groupes qui se considèrent comme patriotes.
Des individus encagoulés, arborant des symboles nazis et scandant des slogans néo-fascistes défilant dans les rues de la capitale… C’est ce que le ministère de l’Intérieur cherche à éviter lors du week-end des 13 et 14 mai, une semaine après la controverse provoquée par la manifestation de plusieurs centaines de militants d’extrême droite à Paris. Plusieurs événements parisiens organisés par des groupes classés à la droite de la droite sont interdits ce samedi et dimanche. Gérald Darmanin avait envoyé une directive mercredi pour demander aux préfets d’empêcher toute manifestation de l’extrême droite.
Qui sont ces groupes que les autorités considèrent comme une menace ? L’extrême droite compte entre 2 000 et 3 000 militants actifs, auxquels s’ajoutent quelques milliers de sympathisants. Selon les informations de 42mag.fr, plus de 1 000 militants d’extrême droite sont actuellement suivis par les services de renseignement, qui les considèrent comme une menace sérieuse. Il s’agit de groupes fluctuants, avec des idéologies et des traditions différentes, qui se forment et se déforment au gré des dissolutions décidées par le gouvernement.
Huit dissolutions ont eu lieu en 2019, dont celle du Bastion Social. Cela a été suivi par la dissolution de Génération identitaire (2021), du groupe Les Zouaves (2022) et de Bordeaux nationalistes (février 2023).
Quelle différence entre l’extrême droite et l’ultra droite ?
L’ultra droite se distingue principalement de l’extrême droite par son utilisation de la violence à l’encontre de ses adversaires politiques, notamment les militants de gauche.
Le point commun entre ces groupuscules est l’Action Française, fondée en 1889, qui milite pour la restauration d’une monarchie. Ce mouvement bénéficie d’un certain « prestige historique » auprès de ces militants, car il se présente comme une école de pensée fondée par Charles Maurras. Toutefois, ce mouvement est souvent considéré comme trop modéré par les militants ultras.
Dissous, les groupuscules se reforment aussitôt
Après leur dissolution, ces groupuscules ciblés par le gouvernement se reforment de manière fragmentée sur l’ensemble du territoire. Les mouvements identitaires tels qu’Argos ou Les Remparts, implantés à Lyon, ont été construits sur les cendres du groupe Génération identitaire, dissous il y a deux ans. La théorie raciste et complotiste du « grand remplacement » est fréquemment évoquée parmi ses rangs, tout comme la défense de l’identité européenne. Ils sont également adeptes d’actions médiatiques très spectaculaires.
Un autre groupe fait partie de cette galaxie d’extrême droite : les groupes néofascistes, et notamment le Comité du 9 mai (C9M), qui a défilé le 6 mai à Paris en brandissant des croix celtiques ou la figure nazie du soleil noir. Cette mouvance est liée au Groupe union défense (GUD), qui a refait surface ces dernières années. Le C9M revendiquait 700 participants à la manifestation de samedi dernier (550 selon la préfecture), contre 400 l’année précédente.