Une semaine après avoir déclaré sa volonté de renoncer à sa fonction en tant que maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez a rendez-vous ce mercredi avec la Première ministre. L’association des Maires de France pense qu’Élisabeth Borne devrait écouter « le témoignage authentique » de l’élu.
L’enjeu de la rencontre entre Élisabeth Borne et le maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) le 17 mai est que la Première ministre comprenne « le vrai témoignage du maire, ce qu’il va raconter sur la façon dont l’État l’a accompagné, » selon David Lisnard, président de l’Association des maires de France (AMF), qui participera également à la réunion.
Outre ce cas particulier, la réunion a pour objectif d’aborder les centaines de cas difficiles qui témoignent d’une crise civique et démocratique en France, qui doit être analysée pour trouver des solutions. « Quand on n’aura plus de maires, le pays ira moins bien, » prévient David Lisnard, également maire Les Républicains de Cannes.
Yannick Morez a démissionné après l’incendie criminel de sa maison, liée au projet controversé de déménagement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile. « Saint-Brevin est un cas particulier », selon David Lisnard.
Selon lui, les violences que les maires affrontent sont rarement d’ordre politique. Ils sont souvent dénigrés sur les réseaux sociaux, agressés verbalement ou physiquement en raison de décisions controversées. David Lisnard estime qu’il faudrait qu’une circonstance aggravante soit retenue lorsqu’un maire est attaqué en raison de sa fonction.
Toutefois, David Lisnard admet que la réalité du métier de maire est généralement positive, avec une grande proximité avec la population. Cependant, il reconnaît qu’il existe un phénomène de société majeur qui touche tous les dépositaires de l’autorité publique : une profonde crise civique. Il critique les individus qui se comportent davantage comme des consommateurs d’espaces publics ou des adolescents capricieux que comme des citoyens.
En ce sens, l’agression du petit-neveu de Brigitte Macron est révélatrice d’une dérive de la société. Jean-Baptiste Trogneux, qui a été agressé le 15 mai après l’interview d’Emmanuel Macron sur TF1, n’avait rien à voir avec l’affaire, s’indigne-t-il.