Le film du cinéaste japonais, mettant en scène une amitié profonde et intense entre deux étudiants, a obtenu cette récompense alternative axée sur les questions LGBT et féministes.
Encore en compétition pour la Palme d’or, le long-métrage Monster du cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda a été honoré de la Queer Palm le vendredi 26 mai au soir. Ce prix, décerné par un jury indépendant, salue chaque année depuis 2010 un film « abordant des thématiques ou des personnages LGBT+, féministes ou questionnant les normes de genre » selon les responsables de cette compétition parallèle sur leur site internet.
« Nous avons une fâcheuse propension à considérer l’inconnu comme monstrueux », confiait Hirokazu Kore-eda à 42mag.fr, expliquant par là le choix du titre de son œuvre. Traitant successivement des thèmes de la famille, de l’importance des institutions et du lien spécial entre deux jeunes élèves, le cinéaste japonais transpose à l’écran ce qu’il éprouve lui-même envers ses propres enfants. « En tant que père, je constate qu’il arrive un moment où l’enfant dépasse ce que l’on avait prévu pour lui. Il nous échappe, et ce n’est pas nécessairement négatif. C’est ce qui lui permet de quitter le nid et de devenir adulte, précise-t-il. Mais il est vrai que les parents éprouvent alors un profond sentiment d’inquiétude et d’impuissance. »
Monster était en compétition avec une dizaine d’autres films, tels qu’Anatomie d’une chute de Justine Triet ou bien Le temps d’aimer de Katell Quillevéré. Cette année, le jury était présidé par l’acteur et réalisateur américain John Cameon Mitchell et comprenait la réalisatrice et comédienne Isabel Sandoval, la comédienne française Louise Chevillotte, le cinéaste belge Zeno Graton ainsi que le programmateur et critique Cédric Succivalli.