Le vendredi 26 mai 2023, lors de la 76ème édition du Festival de Cannes, le cinéaste Frédéric Tellier dévoilait son dernier long-métrage intitulé « L’Abbé Pierre – Une vie de combats », projeté en dehors de la compétition officielle. Le média Brut s’est entretenu avec l’acteur Benjamin Lavernhe qui interprète le rôle principal de l’abbé Pierre dans cette œuvre cinématographique.
« Je suis extrêmement fier et honoré de tenter de perpétuer son héritage ». Dans le dernier film du cinéaste Frédéric Tellier, l’acteur Benjamin Lavernhe incarne l’abbé Pierre dans une œuvre retraçant les luttes de sa vie. Un rôle dont l’acteur est très fier, à une époque où le mal-logement demeure un problème majeur dans notre société.
“Il ne faut jamais s’habituer à la misère qui nous saute aux yeux”
Par le biais de ce rôle, Benjamin Lavernhe attire l’attention sur les batailles menées par cette figure emblématique de la charité. « Ce que l’abbé Pierre nous apprend, c’est qu’il ne faut jamais s’habituer à la misère qui nous saute aux yeux, dans la rue. C’est cela qui est le plus difficile, car nous sommes submergés par les mauvaises nouvelles et avons tendance à nous protéger en pensant que nous ne pouvons rien y faire, que c’est dans la nature humaine que les gens souffrent. » Mais il insiste sur le fait qu’il ne faut jamais s’y habituer. Pour l’acteur, l’abbé Pierre est un résistant qui ne croyait pas à la fatalité et consacrait plutôt sa vie à la construction et à la méditation. L’acteur raconte que le personnage emblématique qu’était l’abbé Pierre était animé d’une hypersensibilité et d’une hyperempathie envers la souffrance d’autrui, ce qui constituait à la fois son moteur et son « talon d’Achille », car il était parfois « submergé par ses émotions ».
Benjamin Lavernhe a choisi d’incarner ce personnage en partie grâce au scénario qui l’a complètement captivé. « On ne dit pas simplement ‘oui’ à un biopic ou à un personnage, mais aussi à un point de vue, au regard que Frédéric Tellier, le réalisateur, porte sur l’abbé Pierre. Et la sensibilité de son écriture, le fait d’avoir une approche très personnelle de la personnalité complexe et tourmentée de cet homme, loin de l’hagiographie du mythe de l’abbé Pierre, le fait de rencontrer ce monsieur à travers le prisme de l’intimité m’a passionné, m’a bouleversé », confie Benjamin Lavernhe.