Le metteur en scène de « Adieu Philippine » et de « Du côté d’Orouët » a rendu l’âme à l’hôpital durant la nuit du jeudi 1er juin au vendredi 2 juin.
Le réalisateur Jacques Rozier, une des figures emblématiques de la Nouvelle vague, est décédé à l’âge de 96 ans, a annoncé sa collaboratrice, Michèle Berson, à l’AFP. Il s’est éteint à l’hôpital dans la nuit de jeudi à vendredi. Michèle Berson a collaboré avec Rozier pendant une quinzaine d’années.
La Cinémathèque française a rendu hommage à Jacques Rozier sur Twitter, soulignant la liberté et l’originalité de son travail : « Parmi les cinéastes de la Nouvelle Vague, Rozier est celui qui divague. Celui qui aime que tout aille de travers, pour mieux nourrir son sens très particulier de la dramaturgie… ».
Un cinéaste indépendant et libre
Jacques Rozier a été récompensé par plusieurs prix prestigieux au cours de sa carrière, dont le prix Jean Vigo en 1986 pour « Maine Océan », le prix René Clair en 1997 pour l’ensemble de son œuvre, et le Carrosse d’or en 2002 à Cannes. Il a dirigé plusieurs films marquants, tels qu' »Adieu Philippine » (1962) – une chronique de la jeunesse sur fond de guerre d’Algérie – « Du côté d’Orouët » (1973) et « Les naufragés de l’île de la Tortue » (1976). En plus de ces quatre réalisations, il a tourné deux autres long-métrages – « Fifi martingale » (2001), qui n’est jamais sorti en salles, et « Le perroquet parisien » (2007), qui est resté inachevé – ainsi qu’une vingtaine de courts métrages souvent remarqués. Rozier a également travaillé pour la télévision.
Michèle Berson a décrit Rozier comme un cinéaste indépendant et libre, travaillant « sans scénario préconçu à l’avance » et capable de « restituer le présent ».
En 2019, Jean-Luc Godard, décédé depuis, avait également loué l’apport de Jacques Rozier au cinéma français : « Quand Agnès Varda est morte, j’ai pensé : la vraie Nouvelle Vague, on n’est plus que deux. Moi et (…) Jacques Rozier, qui a commencé un peu avant moi. »