L’individu surprenant de l’actualité met en lumière chaque soir une personnalité qui aurait pu être ignorée ou échapper à l’attention médiatique.
L’un des hommes les plus influents de l’État vient de quitter son poste : Aurélien Rousseau, le directeur de cabinet de la Première ministre, a confirmé mercredi 7 juin qu’il quittera son poste début juillet. Il avait auparavant occupé le poste de directeur adjoint du cabinet de Manuel Valls à partir de 2015. Aurélien Rousseau a un parcours singulier, ayant commencé comme professeur d’histoire et géographie en Seine-Saint-Denis avant d’intégrer l’ENA, où il est sorti parmi les premiers de sa promotion en 2007-2009.
Un homme modeste qui connaît sa valeur
Rousseau est passé par des périodes difficiles en termes de santé, ayant survécu à un syndrome de Guillain-Barré et ayant traversé une dépression suite à la crise Covid. Cela ne l’a pas empêché de revenir à Matignon l’été dernier, avec une humilité qu’il évoquait en septembre 2022 lors de la promotion de son livre, La Blessure et le Rebond.
Malgré cette modestie, Rousseau connaît bien sa valeur et sait que ses expériences, notamment dans la gestion du Covid avec Emmanuel Macron et de grandes grèves à la RATP avec Élisabeth Borne, lui confèrent une légitimité pour occuper le poste de directeur de cabinet.
Après un an à Matignon, Rousseau est apprécié pour sa bonhomie et son côté moins directif que ses prédécesseurs. Ses relations avec Élisabeth Borne sont complémentaires, même s’il y a eu quelques tensions sur certaines questions, notamment l’aide médicale d’État et la loi sur l’immigration. Plus à gauche et plus social qu’elle, Rousseau a notamment cherché à maintenir le lien avec les syndicats, en particulier la CFDT, sur les questions des retraites.
La prochaine étape pour lui sera de devenir directeur général adjoint de la Caisse des dépôts, en charge des politiques sociales. Il est également conseiller municipal de Saint-Hilaire-de-Brethmas, près d’Alès, et père de trois enfants. Nul doute qu’il profitera également de l’occasion pour renouer avec la pêche à la truite dans ses Cévennes natales.