Le 14 juin, Kôji Fukada, un représentant du cinéma japonais contemporain, revient sur les écrans français avec « Love Life », un mélodrame basé sur une chanson.
Présenté en compétition officielle à Venise en 2022, « Love Life » sortira en salles le 14 juin. Ce film raconte l’histoire d’une famille recomposée dont la vie est bouleversée par un événement tragique. Le réalisateur japonais de 43 ans, Kôji Fukada, qui a déjà une filmographie à son actif, aborde avec délicatesse la fragilité de l’existence et la complexité des relations humaines. Lors d’un passage en France pour présenter son nouveau film, Kôji Fukada a partagé avec 42mag.fr Culture la genèse et les intentions de mise en scène de ce long-métrage.
L’idée du film est née il y a une vingtaine d’années, lorsque Kôji Fukada a découvert une chanson de l’autrice-compositrice japonaise Akiko Yano, intitulée « Love Life ». En écoutant cette chanson d’amour de nombreuses fois, il a réalisé qu’elle évoquait également la distance et la solitude entre les êtres, ce qui l’a poussé à explorer davantage ces thèmes dans son film. Selon le réalisateur, l’amour évoqué dans la chanson peut concerner différents types de relations, comme l’amour familial, amical, entre parents et enfants, ou entre un être vivant et un disparu.
Le film débute sur une note romantique, mais une rupture survient ensuite, plongeant l’histoire dans un registre plus dramatique. L’événement tragique (dont on ne dévoilera pas) est inspiré par les paroles de la chanson, ainsi que par la vision du monde et de la vie de Kôji Fukada. Pour montrer les sentiments subtils et abstraits tels que la distance entre les personnages, le réalisateur a imaginé divers dispositifs, notamment deux tours qui se font face, avec des personnages se déplaçant entre les deux espaces.
Dans « Love Life », comme dans d’autres films de Kôji Fukada, le silence est très présent, avec des personnages silencieux ou malentendants. Le réalisateur explique que cela permet de laisser un espace au spectateur pour stimuler son imagination et l’impliquer dans le film. De manière générale, les personnages des films de Kôji Fukada ont du mal à exprimer leurs sentiments, ce qui peut être lié à la culture japonaise, où la société et les institutions privilégient souvent le collectif à l’individuel.
Enfin, « Love Life » est à la fois un film intime et une évocation de la société japonaise actuelle, notamment à travers le personnage de Taeko, une femme qui vit encore sous la pression du système patriarcal japonais. La question de la place des femmes dans la société japonaise semble importante pour Kôji Fukada, qui veut montrer leurs forces et leurs ressources face aux pressions qu’elles subissent.