Le mercredi 14 juin, Marlène Schiappa a dû fournir des explications face à la commission d’enquête concernant la gestion contestée du fonds Marianne. La ministre a admis des problèmes au sein du système, tout en imputant la responsabilité à son administration.
On attendait avec impatience sa déposition. Marlène Schiappa affirme ne pas chercher à esquiver ses responsabilités. Six mois après le meurtre de Samuel Paty, alors qu’elle était ministre de la Citoyenneté, elle avait créé un fonds doté de 2,5 millions d’euros pour soutenir les associations promouvant les valeurs républicaines et lutter contre le cyber-islamisme. Il y a quelques jours, un rapport a révélé de graves dysfonctionnements, conduisant à la démission du préfet Gravel qui était en charge de la gestion du fonds.
Marlène Schiappa n’a pas été convaincante
Les interrogations se concentrent notamment sur l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire, qui a reçu la somme la plus importante de 355 000 euros. Les enquêteurs soupçonnent que ces fonds n’aient pas été utilisés pour promouvoir la laïcité, mais plutôt pour payer les dirigeants de l’association, y compris Mohamed Sifaoui dont le domicile a été perquisitionné. La question demeure : la ministre est-elle intervenue directement en faveur de Mohamed Sifaoui ? Marlène Schiappa n’a pas vraiment réussi à convaincre le président de la commission d’enquête. Sur le plan politique, cette affaire met Marlène Schiappa dans une position délicate, alors qu’un remaniement ministériel est prévu dans les semaines à venir.