En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz a présenté pour la toute première fois une « politique de défense nationale ». Il souligne les dangers que représentent les agissements de la Russie et de la Chine pour sa nation.
Pour une première fois, l’Allemagne s’équipe d’une « stratégie nationale de sécurité », un concept présenté ce matin par Olaf Scholz. Le chancelier souligne les menaces que représentent la Russie, et également la Chine pour son pays.
La Chine est ainsi définie comme un « partenaire, un concurrent et un rival systémique » agissant contre les intérêts et les valeurs de l’Allemagne. Cette stratégie de sécurité vise à maintenir une vigilance complète face aux nouveaux défis auxquels l’Allemagne doit faire face.
Pas évident pour la coalition hétérogène
« La sécurité au XXIème siècle, c’est ne pas être espionné par la Chine quand on parle avec des amis ou ne pas être manipulé par des robots russes lorsqu’on utilise les réseaux sociaux. » Voilà comment Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, résume l’état d’esprit du gouvernement allemand aujourd’hui. Une fermeté qui n’est pas naturelle pour une coalition hétérogène composée de Sociaux-démocrates, des Verts et des Libéraux.
Ce genre de déclaration confirme que la cheffe de la diplomatie allemande, partisane d’une ligne dure, a réussi à s’imposer face à Olaf Scholz. L’accord de gouvernement signé en 2021 prévoyait effectivement de définir une politique de sécurité extérieure et intérieure. Cependant, l’attaque russe contre l’Ukraine a contraint l’Allemagne, habituellement réticente sur les questions de défense, à changer de paradigme et à élargir sa perception des menaces.
Mise au point envers la Chine
Le commerce avec les Chinois représente 20% du total des échanges commerciaux de l’Allemagne. Des enjeux majeurs pour Berlin, qui ne ménage désormais pas ses critiques envers Pékin, accusée de mettre sous pression la stabilité régionale et la sécurité internationale, et de ne pas respecter les droits de l’homme.
Dans le document publié ce matin, le gouvernement Scholz accuse la Chine de vouloir remodeler l’ordre international et de revendiquer de façon de plus en plus offensive une suprématie régionale. Ces déclarations sont bien sûr surveillées de près à Pékin, à quelques jours d’une visite à Berlin du Premier ministre chinois.
L’Allemagne désigne Moscou comme un danger pour les Occidentaux
Berlin qualifie la Russie de plus grande menace pour la paix et la sécurité dans la région euro-atlantique dans un avenir prévisible. Olaf Scholz estime que l’invasion de l’Ukraine décidée par Vladimir Poutine marque un changement d’époque pour la politique de défense, ce qui implique un réarmement de l’Allemagne. Ainsi, Berlin va acheter un système israélien antimissile pour 4 milliards d’euros. Néanmoins, cette remise en cause a des limites, le gouvernement Scholz renonce à créer un Conseil national de sécurité sur le modèle des États-Unis.