Les communes n’ont pas à appliquer la surtaxe. Mais, s’ils le font, cela pourrait atteindre 60 %
Des milliers de communes supplémentaires en France pourront prélever une taxe d’habitation en supplément de la taxe foncière selon des fuites dans les médias français.
Si l’information se confirme, comme cela paraît probable, cela signifie que les communes concernées peuvent facturer de 5 à 60 % de plus en plus de taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Ils n’ont pas à le faire, et là où ils le font, cela ne s’appliquerait qu’à partir de la taxe de 2024.
Une carte et une liste des communes publiées sur le site du magazine économique respecté Capital (l’article est payant) montrent les zones concernées. Ils sont surtout regroupés le long de la façade atlantique française et autour du sud-est (notamment Paca et Corse). Il y en a aussi beaucoup le long de la Manche.
Une liste et une carte similaires ont également été publiées par le Gazette des Communes, un média pour les travailleurs des collectivités locales, qui indique qu’un projet de décret a été présenté à un organe consultatif des conseils locaux. Sa carte montre le Calvados, la Haute-Savoie, la Savoie et les Alpes-Maritimes comme des départements aux multiples nouveaux territoires.
Cette expansion est un effet d’entraînement des récents changements juridiques apportés aux zones considérées comme «tendues‘ (sous pression) en matière de logement.
Ces surfaces sont soumises à une taxe spécifique sur les biens laissés « vacants », c’est-à-dire non meublés et inutilisés, appelée taxe sur les logements vacants (TLV), qui revient au gouvernement central.
Mais surtout, ces mêmes communes peuvent également prélever une surtaxe sur taxe d’habitation sur les résidences secondaires ordinaires (tenues prêtes à l’usage de leurs propriétaires), une taxe qui rentre dans les caisses des communes.
La TLV n’était jusqu’à présent applicable que dans les communes à la fois en situation de pression immobilière et d’au moins 50 000 habitants, et quelque 1 140 communes étaient concernées. La liste est restée à peu près la même ces dernières années, mais d’autres grandes villes seront ajoutées cette année après une nouvelle analyse de leur situation en matière de logement, dit-on.
De plus, de nouvelles évolutions législatives font que désormais les communes de toute taille qui connaissent un déséquilibre entre l’offre et la demande de logements peuvent être concernées, les zones « touristiques » étant les plus touchées, selon Capital.
Un décret énumérant toutes les nouvelles zones à ajouter cette année, après analyse de leur conformité aux critères, est attendu dans les prochaines semaines, qui confirmera si les nouvelles communes nommées cette semaine sont correctes.
On dit qu’il y aura environ 2 600 nouvelles communes ajoutées au total à la suite de la nouvelle analyse de cette année et des changements juridiques.
Pour clarifier, il y a trois taxes dont les propriétaires en France doivent être conscients dans ce contexte :
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Le taxe sur les logements vacants (TLV).
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Le taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV).
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Le taxe d’habitation (E).
Vous ne pouvez en être facturé qu’UNE seule par logement que vous possédez, en fonction de l’utilisation et de l’état de votre bien ou résidence secondaire (par exemple, vide, non meublé, meublé).
Le taxe sur les logements vacants (TVL)
Il vise à inciter les propriétaires à ne pas laisser leur logement vide dans les zones de tension immobilière. Les mêmes zones peuvent également prélever un supplément taxe d’habitation sur les résidences secondaires.
La TLV est due par les propriétaires de propriétés applicables qui sont vacantes à des fins résidentielles depuis au moins un an, à compter du 1er janvier de l’année d’imposition. Elle est calculée sur la base de la valeur locative théorique du bien, et versée uniquement dans les zones couvertes par les règles TLV.
En mai 2013, la TLV s’applique aux communes de 50 000 habitants ou plus, « où existe un déséquilibre marqué entre l’offre et la demande de logements, entraînant de sérieuses difficultés d’accès au logement dans l’ensemble du parc résidentiel existant ».
Ces difficultés peuvent se traduire par des loyers élevés, des prix élevés pour les logements anciens ou un manque de disponibilité de logements sociaux pour ceux qui en ont besoin.
Cette année, les députés ont voté pour une mise à jour significative de la liste des communes où s’applique le TLV. Elle peut désormais s’appliquer à toutes les communes présentant un déséquilibre marqué entre l’offre et la demande, ce qui s’appliquerait surtout aux zones « touristiques ».
Les nouvelles zones sont déterminées en analysant :
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Prix de l’immobilier
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Les loyers du secteur privé
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Le rapport entre le nombre de demandes et le nombre d’attributions de logements sociaux
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Le taux de suroccupation des logements
Le taux de la taxe a également augmenté, pour la première année où elle est payée. Le Parlement a voté pour augmenter le taux d’imposition de 12,5% à 17% la première année. Si le bien reste vacant une année supplémentaire, le taux passera désormais à 34 %. En 2022, le taux était de 25 %.
Le taxe d’habitation (sur les résidences secondaires)
C’est la « normale » taxe d’habitation prélevé sur les résidences secondaires.
Les propriétaires de résidences secondaires non vacants (c’est-à-dire meublés et habités une partie de l’année) doivent toujours payer la norme taxe d’habitation. Cette taxe ne s’applique plus aux propriétaires principaux et n’est désormais due que par les propriétaires de résidences secondaires.
Cela signifie qu’il est maintenant parfois appelé le taxe d’habitation sur les résidences secondairescependant, il s’agit de la même taxe qu’auparavant.
Le taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV)
Même si votre commune ou région ne fait pas partie de celles qui prélèvent la TLV, vous pouvez toujours être tenu de payer taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV).
C’est la même chose que d’habitude taxe d’habitationmais il ne s’applique qu’aux logements « vacants » si les communes votent en ce sens (car personne n’y habite réellement au 1er janvier de l’année d’imposition ; critère habituel de prélèvement du TH).
Contrairement à la TLV, la THLV s’applique aux logements vides vacants depuis plus de deux ans au 1er janvier de l’année d’imposition.
Les communes qui ne facturent pas la TLV peuvent choisir de la prélever si elles le souhaitent, bien que ce soit au taux standard, et ne sont pas concernées par l’augmentation de la TLV 2023 décrite ci-dessus.