Lors de sa visite dans la Vienne, la chef du gouvernement a énuméré jeudi un ensemble d’actions faisant partie de son programme France Ruralités.
« Les ruralités ont tout pour réussir », déclare une élue de la campagne normande. C’est dans cet esprit que la Première ministre a présenté, le 15 juin, une série de mesures pour les campagnes lors d’un déplacement à Saulgé (Vienne). Ce plan, nommé France Ruralité, comprend une quarantaine de dispositions destinées à répondre aux défis spécifiques du monde rural. Les engagements de l’exécutif avaient déjà été dévoilés la veille par Matignon.
Il s’agit du résultat « d’un an de travail partenarial particulièrement intense centré sur l’enjeu de l’équité territoriale, comment on assure à tous les territoires et en particulier aux territoires ruraux les mêmes opportunités », avait expliqué Matignon lors d’une conférence de presse. Pour répondre aux problématiques propres au monde rural, qui compte 22 millions d’habitants et représente 90 % de la superficie de l’Hexagone, la stratégie est basée sur plusieurs axes.
Protéger la biodiversité
Un programme « Villages d’avenir » doté de 15 millions d’euros sera lancé pour soutenir les petites communes dans la réalisation de leurs projets, à l’image des programmes de « revitalisation » des centres-villes comme « Action cœur de ville ».
Parmi les mesures très attendues, les villages seront récompensés grâce à la dotation « biodiversité » qui passera de 42 millions d’euros « à plus de 100 millions d’euros » pour protéger les « aménités rurales », c’est-à-dire les espaces naturels protégés, mais aussi les espaces n’ayant actuellement aucune valeur marchande (forêts, étangs, sols) pour les communes. « Nos territoires ruraux sont fragiles, en première ligne face au dérèglement climatique », s’est inquiétée jeudi la Première ministre.
Désenclaver et réhabiliter le territoire
Concernant les transports, un fonds de 90 millions d’euros sur trois ans permettra d’aider les collectivités à déployer des services de mobilité « innovants et solidaires » pour que les gens « soient moins dépendants de leur voiture ». Pour lutter contre le problème des logements vides, une prime de 5 000 euros sera proposée aux propriétaires qui réhabilitent leur logement vacant.
Développer les commerces de proximité
Face à la détérioration des bâtiments dans les centres-bourgs, une « prime de sortie de la vacance » d’un montant total de 5 millions d’euros sera instaurée pour remettre des biens immobiliers sur le marché de la résidence principale. Pour développer les commerces de proximité, absents dans 20 000 communes, les projets d’implantation seront soutenus « à hauteur de 36 millions d’euros sur trois ans ».
Par ailleurs, le dispositif des zones de revitalisation rurale (ZRR), qui permet aux entreprises et collectivités en zone rurale de bénéficier d’exonérations fiscales et sociales, sera pérennisé. Sa cartographie sera réformée pour toucher les communes les plus fragiles.
Lutter contre les déserts médicaux
Pour l’accès aux soins, l’une des premières préoccupations du monde rural, particulièrement touché par les déserts médicaux, le gouvernement va lancer 100 « médico-bus » dotés de spécialistes, notamment des gynécologues, là « où il est le plus difficile d’accéder » aux soins. De plus, le nombre de maisons pluridisciplinaires de santé passera de 700 à 1 400.
Mieux anticiper les fermetures de classe
En ce qui concerne l’éducation, les élus ruraux auront une visibilité « sur trois ans » en cas de fermeture de classe, et 3 000 places seront créées dans les « internats d’excellence ». Pour disposer de davantage de moyens au service de la jeunesse en milieu rural, le plan prévoit également le recrutement de 1 250 services civiques en ruralité.