Notre regard sur le projet intervient alors que des manifestations doivent avoir lieu ce week-end sur l’impact environnemental du tunnel
De grandes manifestations sont attendues cette semaine en Savoie contre la construction d’un tunnel ferroviaire à travers les Alpes reliant Lyon et Turin.
Organisé principalement par groupe écologique Soulèvements de la Terredes milliers de personnes sont attendues pour assister à la manifestation – bien que la préfecture locale interdise les manifestations sur le site.
Jusqu’à 2 000 policiers seront déployés pour réprimer toute manifestation dans la vallée de la Maurienne, où des travaux de construction sont actuellement en cours.
Les travaux du tunnel de 65 km – qui traverseront les Alpes pour relier les deux villes – se concentrent actuellement sur la rénovation des gares à l’entrée du tunnel et la construction de puits de ventilation.
Depuis le démarrage en 2015, les puits d’accès de sécurité ont également été réalisés et les travaux de percement du tunnel côté français et côté italien ont commencé.
Cependant, il reste encore environ 47 km de tunnels à creuser, le projet ayant une date d’achèvement estimée à 2032.
Les manifestants veulent voir « pas de lumière au bout du tunnel » pour le projet
Les protestations contre le projet portent sur l’impact environnemental de la construction du tunnel à travers la région montagneuse, en particulier sur les sources d’eau à proximité.
Le projet va « détruire les montagnes pour les intérêts économiques de quelques-uns, au détriment du vivant », affirment les groupes organisateurs de la contestation.
Les manifestants seront rejoints par des hommes politiques, dont le maire de Grenoble Éric Piolle et la députée de gauche La France Insoumise Mathilde Panot.
17/18 JUIN | Mobilisation internationale et populaire dans la vallée de la #Maurienne contre le #LyonTurin
Une semaine après l’action contre les sablières du 44, on se retrouve dans les Alpes pour prendre part à la lutte historique de Lyon-Turin #PasTAV
Programme & appel ⤵️ pic.twitter.com/eddOiNxwMT
— Les Soulèvements de la Terre (@lessoulevements) 15 mai 2023
Le préfet du département de la Savoie, François Ravier, a interdit les manifestations dans la région ce week-end par crainte pour la sécurité des policiers et des pompiers.
Il a déclaré que les manifestants n’avaient pas donné de détails clairs sur l’itinéraire de la manifestation, le nombre de participants attendus, ni l’emplacement de leur camp de base pour les actions de protestation.
Malgré l’interdiction préfectorale, jusqu’à 4 000 manifestants sont attendus, dont un contingent d’écologistes non français (italiens pour la plupart).
« Provocations envers les forces de l’ordre [by the groups] sont probables », a déclaré Jérémy Tracq, maire de Bessans et vice-président de la communauté de communes Haute-Maurienne Vanoise, où les manifestations auront lieu.
Objectif 2032
Bien que le projet ait connu des travaux depuis 2015, la majeure partie des travaux ennuyeux réels n’a pas encore commencé.
Le vrai creusement du tunnel profond doit commencer l’année prochaine, après la livraison d’un tunnelier spécialement construit actuellement en production en Allemagne.
À son apogée, le projet verra sept foreuses travailler sur le tunnel.
Parallèlement au tunnel lui-même, des travaux supplémentaires tels que le dégagement des falaises proches du tunnel et la construction de bassins de décantation de l’eau ont été réalisés. Les grands travaux de l’entrée côté français du tunnel, à Saint-Julien-Montdenis ont déjà commencé en décembre dernier.
Divers organismes gouvernementaux et européens ont engagé 6 milliards d’euros dans le projet, dont 24 % provenant directement de l’État français.
Actuellement, 1 200 travailleurs sont employés sur le projet, avant même le début du forage intensif.
Vous pouvez regarder une vidéo sur le projet sur le site YouTube officiel des constructeurs ci-dessous.
Malgré l’objectif du tunnel de relier Lyon à Turin, le tracé exact qu’il empruntera une fois en France n’a pas encore été déterminé.
Le ministre des Transports, Clément Beaune, a déclaré que le gouvernement français s’engagerait à hauteur de 3 milliards d’euros pour améliorer les infrastructures du côté français de la route et attend que la région Auvergne-Rhône-Alpes (que la ligne traversera) s’y associe.