Le premier édile de Nice considère qu’une « manipulation évidente » est à l’œuvre. Ces moments de prière se sont produits dans cinq structures éducatives de Nice et du département des Alpes-Maritimes, allant de l’école élémentaire jusqu’au lycée, sur une période allant de la mi-mai jusqu’au début du mois de juin.
Le vendredi 16 juin, Christian Estrosi, maire de Nice, a répondu sur France Bleu Azur aux prières qui se sont tenues dans plusieurs établissements scolaires de sa ville. Selon lui, « ce n’est pas une affaire religieuse, c’est une affaire de provocation politique ».
Par le biais d’un communiqué commun publié ce même vendredi, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye et le maire de Nice Christian Estrosi ont confirmé que « plusieurs étudiants ont organisé des moments religieux et de prières pendant la pause déjeuner ». D’après le communiqué, « trois écoles primaires de Nice, un collège et un lycée des Alpes-Maritimes » sont concernés. Natacha Chicot, rectrice de l’académie de Nice, a précisé que les faits qui se sont produits dans le lycée concernent une élève portant une abaya (tenue traditionnelle musulmane) pour laquelle l’élève a été temporairement exclue.
Trois élèves du secondaire exclus à Nice
Concernant les actes de prières dans les quatre autres écoles, ils remontent à la mi-mai ou début juin. Dans deux écoles élémentaires, 13 élèves de CM1 se sont rassemblés à midi dans la cour pour prier (dix dans une école et trois dans l’autre). Dans une troisième école, cette fois-ci, un élève de CM2 seul a appelé ses camarades à observer une minute de silence en mémoire du prophète. En ce qui concerne ce cas précis, l’élève a été signalé par l’inspection académique à la préfecture pour suspicion de radicalisation. Enfin, dans un collège de Nice, trois élèves ont également prié à l’heure du déjeuner. Selon la rectrice d’académie, interrogée par France Bleu Azur, ces trois élèves du secondaire ont été définitivement exclus de leur établissement.
Vendredi dernier, devant la presse, le maire de la ville a estimé que « naturellement, on ne peut pas accuser des enfants « d’être à l’origine de cette affaire « à cet âge-là ». Pour le maire, « il y a forcément une instrumentalisation ». Il se demande : « D’où vient-elle ? De parents ? De leaders de quartiers qui pourraient les manipuler sans que les parents en aient forcément connaissance ? Le fait est que ça se trouve dans le cadre de l’éducation ». Christian Estrosi affirme que « l’école de la République en matière de laïcité doit être un sanctuaire. On ne doit pas avoir les mollets qui flageolent sur un sujet comme celui-là. C’est le sujet repère dans la République. »
Une enquête de l’Inspection générale est en cours. La veille, jeudi, le maire écrivait sur Twitter qu’il avait « saisi Elisabeth Borne et le préfet du département » dans ces œuvres.