Un collaborateur proche d’Emmanuel Macron déclare que c’est une opinion qu’il a « constamment défendue » et qui ne touche pas uniquement à l’année 2027.
Richard Ferrand cherche à apaiser la situation. L’ancien président de l’Assemblée nationale a voulu clarifier ses déclarations faites la veille dans un entretien au Figaro, où il exprimait ses « regrets » sur l’impossibilité pour Emmanuel Macron de se représenter et suggérait de « modifier » les dispositions constitutionnelles. Dans un tweet publié le lundi 19 juin au matin, ce proche du président français estime qu’il est « navrant de voir s’agiter réseaux sociaux et médias paresseux sur une proposition idiote que je ne fais pas ». Lors d’une intervention sur Sud Radio, il a ensuite assuré qu' »on ne change pas les règles en cours de partie ». « Ça n’a pas de sens », a-t-il ajouté.
Richard Ferrand a expliqué : « Mon propos ne consistait pas à dire qu’il fallait changer des règles en vue de 2027, mais que, d’une manière générale, il fallait permettre à notre démocratie, à mon avis, de respirer mieux, en laissant en toutes circonstances, le dernier mot aux électrices et aux électeurs ». Il a insisté sur le fait que c’était une position qu’il a toujours soutenue et qu’il soutient encore aujourd’hui, « mais qui n’est pas de circonstance, qui est une conviction ».
Des critiques à gauche comme à droite
Les propos de Richard Ferrand au Figaro ont suscité des critiques venant de tous les bords politiques. Lorsqu’il a été interrogé pour savoir s’il regrettait qu’Emmanuel Macron ne puisse pas se représenter en 2027, le très proche du chef de l’Etat avait répondu : « Notre Constitution le prévoit ainsi. Cependant, à titre personnel, je déplore tout ce qui entrave la libre expression de la souveraineté populaire (…). Changeons tout cela en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel ».
À la suite de ces déclarations, la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a déclaré : « Et pourquoi ne pas rétablir l’Empire avec Macron 1er ? Richard Ferrand, l’incarnation de la dérive autocratique de la Macronie ». De la même manière, le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a ajouté : « Pour certains, la VIe République ressemble davantage à la Restauration ou à l’Empire ».
De son côté, le sénateur LR Alain Houpert a critiqué sévèrement les propos de Richard Ferrand sur la modification de la Constitution : « Modifier la Constitution pour se permettre de rester au pouvoir… les deux derniers à l’avoir fait s’appellent Xi Jinping et Vladimir Poutine… voilà donc le plan ‘démocratique’ d’Emmanuel Macron ? »