Lors du Festival de Cannes, l’Arabie saoudite a montré sa présence tout en faisant la promotion de ses productions cinématographiques et en collaborant avec des institutions éducatives de renom en France, dans le but de se faire une place dans l’industrie du septième art.
Sous le soleil de Cannes, des tentes s’étirent à perte de vue, réunissant les acteurs clés du cinéma étranger au village international du Festival de Cannes. Parmi les pays représentés se trouve l’Arabie saoudite, qui cherche à développer sa présence dans le secteur du cinéma. Selon Nolwenn Mingant, spécialiste de l’industrie du cinéma hollywoodien, le pays cherche à se montrer et la présence à Cannes fait partie de sa stratégie de diplomatie culturelle, encouragée par le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS).
Néanmoins, cette volonté de se développer dans le domaine du cinéma est critiquée par certaines associations, qui dénoncent un régime ne respectant pas les droits de l’Homme et ayant recours à la peine de mort. Malgré ces critiques, MBS poursuit ses efforts pour moderniser le pays et a lancé un projet intitulé Vision 2030, visant notamment à développer une industrie cinématographique puissante. Cela a commencé en 2018 avec la réouverture des salles de cinéma qui avaient été fermées en 1970 par les autorités religieuses.
Pour s’imposer dans le monde du cinéma, l’Arabie saoudite a commencé par se faire une place sur le tapis rouge du Festival de Cannes, en multipliant les actions de communication et en promouvant ses lieux de tournage pour attirer des producteurs internationaux. Le pays a également commencé à soutenir financièrement des films français, comme Jeanne du Barry réalisé par Maïwenn.
Au-delà de l’image qu’elle cherche à améliorer, l’Arabie saoudite voit également un intérêt financier dans le cinéma et souhaite créer une filière qui génère des revenus et des emplois. Des partenariats ont été mis en place avec des écoles françaises réputées, comme la Fémis ou les Gobelins, pour former des professionnels saoudiens. De plus, le pays envoie également ses jeunes talents étudier aux États-Unis.
En s’impliquant dans le secteur du cinéma, l’Arabie saoudite espère également faire connaître sa culture à l’étranger et créer une identité nationale distincte du wahhabisme, la doctrine religieuse rigoriste en vigueur dans le pays. La France, quant à elle, voit un intérêt dans ces partenariats, qui permettent de drainer de l’argent, notamment via la coproduction de films.