Ce programme, initié à Marseille en septembre 2021, offre la possibilité de soutenir financièrement l’acquisition de jeux et d’équipements novateurs au sein d’établissements scolaires, dont la majorité se situent en zones d’éducation prioritaire. Cependant, pour le syndicat Snuipp, cela engendre « une école à deux niveaux ».
Dans la ville de Marseille, l’initiative des « écoles du futur » concerne désormais une école sur six, soit un total de 82 établissements, contre 50 écoles lors de son lancement en septembre 2021. Durant sa visite dans la cité phocéenne ce 27 juin, le président Emmanuel Macron, accompagné du ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, a prévu de se rendre dans l’une de ces écoles afin de dresser un bilan du système. Ce dernier vise à financer les établissements qui mettent en place des projets pédagogiques innovants.
Plus de 80% des « écoles du futur » à Marseille se trouvent en zone d’éducation prioritaire. Parmi les projets financés, on trouve des jeux de mathématiques, des achats de mobilier pour réorganiser les salles de classe, ainsi que des programmes axés sur le développement durable. La plupart de ces projets étaient déjà en cours depuis plusieurs années, mais ils ont pu bénéficier d’un budget plus conséquent grâce à ce dispositif : l’enveloppe de base s’élève à deux millions et demi d’euros. Le coordinateur du dispositif assure que cette somme sera réabondée. Les résultats sont positifs en termes de fonctionnement de l’école et d’ambiance de travail, selon les retours institutionnels.
Un tiers des projets soumis ont été approuvés
Depuis l’automne dernier, le dispositif d’écoles innovantes lancé à Marseille a été étendu à l’ensemble du territoire français, dans le cadre du conseil national de la refondation consacré à l’éducation. Les directeurs et directrices d’établissements peuvent ainsi solliciter le financement d’un projet. Sur les 6 500 projets soumis, un tiers d’entre eux ont été approuvés. Un fonds d’innovation pédagogique de 500 millions d’euros sur cinq ans a été mis en place.
Cependant, cette expérimentation menée à Marseille est loin de faire l’unanimité et est critiquée par la majorité des syndicats d’enseignants. Ceux-ci dénoncent une école à deux vitesses, avec beaucoup de financements pour certaines écoles et un manque de ressources pour celles qui ne participent pas au dispositif. Virginie Akliouat, représentante du syndicat Snuipp dans les Bouches-du-Rhône, souligne que « des moyens humains enseignants ont été mis en surnuméraire sur ces écoles-là, alors qu’on a dans les écoles d’à côté des classes qui ne sont pas remplacées, faute d’enseignants, et ce pendant plusieurs semaines ». Elle ajoute que cela crée « une rupture dans l’égalité des chances qui doit être offerte sur le territoire à tous les élèves, où qu’ils soient scolarisés, et il est plus que temps d’y mettre fin ».
Les syndicats critiquent également le fait que les directeurs engagés dans l’expérimentation participent aux commissions de recrutement des enseignants de leur école, ce qui peut entraîner des risques de favoritisme. Cependant, c’est le système de barème classique basé sur l’ancienneté qui est utilisé pour départager les différents candidats.