L’organisation Les Amis de la Terre s’est une fois de plus tournée vers les tribunaux pour poursuivre le groupe TotalEnergies, cette fois-ci pour des violations des droits humains liées à ses projets EACop en Afrique de l’Est. La décision de l’association de prendre des mesures légales reflète son engagement persistant à défendre les droits fondamentaux des populations locales impactées par les activités de TotalEnergies. Cette assignation en justice soulève des préoccupations majeures quant à la conduite de l’entreprise envers les communautés locales et l’environnement dans lesquels elle opère. Les Amis de la Terre dénoncent donc les actions de TotalEnergies en Afrique de l’Est et demandent réparation pour les dommages causés aux personnes concernées. Cette nouvelle affaire vient renforcer la nécessité d’une réglementation plus stricte pour les entreprises opérant dans des régions sensibles, afin d’éviter de telles violations des droits humains à l’avenir. Il est crucial que les entreprises prennent en compte les conséquences sociales et environnementales de leurs activités et agissent de manière responsable, conformément aux normes internationales en matière de droits humains. Les Amis de la Terre soulignent également l’importance de la participation des communautés locales dans les processus de prise de décision concernant les projets de développement sur leur territoire. En fin de compte, cette affaire met en lumière les enjeux cruciaux liés à la promotion d’un développement durable et respectueux des droits de l’homme en Afrique de l’Est, et le rôle essentiel que les organisations de la société civile jouent dans la défense de ces principes.
Dans une interview accordée à 42mag.fr le mardi 27 juin, Juliette Renaud, responsable de campagne à l’association Les Amis de la Terre, a expliqué que la nouvelle action intentée contre TotalEnergies était une action en réparation, car des violations avaient été commises. Les Amis de la Terre assignent de nouveau TotalEnergies en justice pour des « violations des droits humains » causées par les projets pétroliers EACop (East African Crude Oil Pipeline), un oléoduc de 1 500 km chauffé jusqu’à la côte tanzanienne, et Tilenga, un forage en Ouganda qui empiète sur le parc naturel des Murchison Falls.
Les Amis de la Terre reprochent à Total un grand nombre de violations, notamment « l’accaparement des terres de plus de 118 000 personnes expropriées totalement ou partiellement ». Juliette Renaud affirme qu’ils demandent au tribunal de reconnaître la responsabilité civile de Total et de condamner le groupe à réparer ces préjudices.
Lorsqu’on lui demande ce qu’ils reprochent à TotalEnergies, Juliette Renaud explique qu’ils reprochent un grand nombre de violations liées à l’accaparement des terres de dizaines de milliers de personnes en Ouganda et en Tanzanie. Elle précise que 26 membres des communautés ougandaises demandent réparation, car ils ont été privés de l’utilisation libre de leurs terres et ont dû les céder sous pression et intimidation, sans leur consentement.
Elle souligne également que les premiers travaux de construction de l’usine de traitement de pétrole ont causé des inondations répétées depuis l’année dernière, ce qui a eu des conséquences néfastes pour certaines communautés et associations, qui ont subi des menaces, du harcèlement et des arrestations, violant ainsi leur droit à la liberté d’expression et d’opinion.
Lorsqu’on lui demande qui sont les auteurs de ces intimidations, Juliette Renaud mentionne les autorités locales, la police ougandaise, ainsi que les employés de Total et des sous-traitants. Elle explique que ces intimidations visent ceux qui osent critiquer les projets pétroliers. Elle souligne que Total a une responsabilité dans ces intimidations, car l’entreprise a le devoir de vigilance d’identifier et de prévenir les risques de violations des droits humains et des libertés fondamentales, y compris la liberté d’expression.
Juliette Renaud conteste l’affirmation de TotalEnergies selon laquelle son plan de vigilance est mis en œuvre. Elle affirme que Total n’a pas identifié les risques de violations des droits humains liés à ces projets dans son plan de vigilance, alors que ces risques étaient parfaitement identifiables avant même le lancement de ces projets qui entraînent une expropriation massive dans deux pays autoritaires, l’Ouganda et la Tanzanie.
Elle fait remarquer que bien que le processus de compensation soit en cours et que certaines personnes aient déjà reçu leur compensation, celle-ci est insuffisante pour acheter des terres équivalentes. L’action intentée vise donc à demander au tribunal de reconnaître la responsabilité civile de Total et de condamner le groupe à réparer les préjudices causés.
En résumé, Les Amis de la Terre assignent de nouveau TotalEnergies en justice pour des violations des droits humains causées par les projets pétroliers en Afrique de l’Est. Ils reprochent à Total l’accaparement des terres de milliers de personnes, ainsi que des inondations et des intimidations. Ils demandent au tribunal de reconnaître la responsabilité civile de Total et de condamner le groupe à réparer les préjudices subis.