Mercredi dernier, Alexandre Gilet a été appelé à comparaître devant les assises spéciales de Paris, où il était considéré comme l’accusé le plus radical parmi les quatre présents. Durant un interrogatoire qui a duré cinq longues heures, l’homme a eu du mal à persuader le jury de son innocence.
Alexandre Gilet, âgé de 27 ans, se trouve actuellement devant les assises spéciales de Paris. Ancien gendarme de Grenoble, il reconnaît désormais qu’il se faisait appeler en ligne « French Crusader » (Croisé français) et participait à des discussions sur le forum « Waffenkraft » avec des titres tels que « comment tuer proprement », « fils de pute à brûler vif » ou encore « Noël à Auschwitz ». Parmi les quatre jeunes membres de la mouvance néonazie, accusés d’avoir préparé des attaques terroristes en France entre 2017 et 2018, il est considéré comme le plus radical et le plus déterminé du groupe.
Durant les cinq heures d’interrogatoire, Alexandre Gilet ne montre aucun signe de faiblesse et assume ses actes lorsque le président présente des photos de lui tenant une kalachnikov devant un drapeau du soleil noir, symbole de l’idéologie nazie. Il reconnaît également la présence de nombreuses armes et de 640 cartouches retrouvées chez lui. Il explique avoir cherché à fabriquer du TATP, un explosif connu des terroristes, à l’aide des produits chimiques découverts à son domicile. Les vidéos montrant son entraînement au tir en forêt sont également évoquées lors de l’interrogatoire.
La Licra et un meeting de Jean-Luc Mélenchon sont cités comme cibles potentielles d’attaques dans le communiqué de guerre retrouvé dans l’ordinateur d’Alexandre Gilet. Le président évoque également le manifeste de vingt pages qu’il aurait rédigé en un jour, intitulé « tactiques et opérations de guérillas », à l’image d’Anders Breivik, le tueur de masse norvégien. Ce document liste différentes possibilités d’attaque, telles que l’utilisation d’un camion bélier, d’épées ou de fusillades.
Malgré ses explications, Alexandre Gilet peine à convaincre. Il affirme avoir voulu seulement impressionner les autres membres du groupe sans jamais avoir eu l’intention de passer à l’acte. Lorsque ses recherches sur la géolocalisation de certains lieux sont évoquées, il perd son calme.
L’avocate de l’accusé tente de présenter une autre image de son client en soulignant qu’il n’a jamais dissimulé ses achats d’armes ou ses recherches sur son ordinateur. Alexandre Gilet se décrit désormais comme « juste d’extrême droite » et affirme vouloir réintégrer la société, conscient de la gravité des actes qui lui sont reprochés.
Alexandre Gilet risque une peine maximale de 30 ans de réclusion. Le verdict sera annoncé le vendredi 30 juin.