Selon le responsable du ministère de la Transition écologique, il est impératif « d’accélérer le mouvement » dans la réduction des rejets de gaz à effet de serre. Les autorités gouvernementales présenteront leur stratégie le mercredi 5 juillet.
Le plan stratégique de la France pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Le gouvernement Français a dévoilé, mercredi 5 juillet, son projet visant à diminuer de 140 millions de tonnes les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, comme l’a révélé le Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, Christophe Béchu, le mercredi 28 juin sur 42mag.fr. Cette annonce a été faite en réaction au dernier rapport annuel du Haut Conseil pour le Climat qui indique que la France n’est pas encore en mesure de répondre correctement aux changements climatiques et doit accélérer sa réduction des émissions de CO2.
« Notre pays et notre continent sont en pleine diminution de leurs émissions, mais le rythme n’est pas assez soutenu. Nous devons accélérer ce processus », admet Béchu. L’objectif est de passer de 404 millions à 270 millions de tonnes d’émissions, en précisant pour chaque secteur l’amplitude de la diminution et les méthodes pour y parvenir, a ajouté le ministre.
franceinfo : Le gouvernement a-t-il tardé à réagir aux alertes des experts scientifiques?
Christophe Béchu : Je ne pense pas que l’on puisse affirmer cela. Au début de cette année 2022, nous avons expliqué la nécessité d’accélérer la réduction des émissions pour préparer notre pays. Cela sera présenté lors du premier Conseil de planification écologique à l’Élysée mercredi prochain, détaillant comment nous comptons réduire encore de 140 millions de tonnes nos émissions d’ici 2030.
Nous avons principalement lancé un plan d’adaptation à un environnement français de plus en plus chaud, car le réchauffement climatique n’est pas uniquement un problème national. Notre pays et notre continent réduisent leurs émissions, mais pas à un rythme suffisant. Nous devons accélérer le processus dans un contexte mondial où les émissions sont en constante hausse. Nous devons nous adapter et accélérer la décarbonisation simultanément.
Le Conseil de planification écologique et les stratégies de réduction d’émissions
Il est vrai que le défi est immense. Au cours des quatre dernières années, nous avons réussi à respecter nos budgets carbone dans des contextes géopolitiques et sanitaires spécifiques. Pour la première fois, nous allons expliquer comment passer de 404 millions à 270 millions de tonnes d’émissions, en détaillant pour chaque domaine les efforts nécessaires et les moyens à mettre en œuvre. Cette démarche totalement transparente permettra d’illustrer la manière dont nous comptons atteindre nos objectifs.
« La réduction des émissions n’est pas la même dans tous les secteurs. Les transports représentent 30% des émissions. Nous devons donc intensifier nos efforts dans ce domaine. »
Christophe Béchu
D’autres domaines, tels que le bâtiment ou l’industrie, ont déjà commencé à réduire leurs émissions et doivent continuer de les diminuer. Nous avons déjà lancé plusieurs actions. Par exemple, le plan de 100 milliards d’euros présenté récemment par la Première Ministre pour soutenir le secteur ferroviaire. Un autre grand enjeu est la séquestration du carbone. Le plan de reforestation « Un milliard d’arbres », bien qu’il ait reçu des critiques, est un pas vers une augmentation de la capacité de stockage de carbone.
Stratégies de transition écologique et justice sociale
Toutes ces mesures ont un coût important. L’électrification de l’automobile, les efforts dans les transports, la rénovation énergétique des logements sont des mesures coûteuses. Comment éviter qu’elles n’engendrent des inégalités sociales?
Il est crucial pour le gouvernement de trouver un moyen de financement crédible pour une transition écologique juste et solidaire. Sinon, cela ne fonctionnera pas. Des milliards d’euros supplémentaires vont être alloués dans le budget présenté en octobre. Aujourd’hui, pour les voitures électriques, les primes sont plus élevées pour les ménages les plus précaires, et elles ont encore été rehaussées l’année dernière. Cette politique va nous permettre de tendre vers un zéro reste à charge pour ceux qui entreprennent la rénovation thermique de leur logement, et notamment pour les ménages les plus modestes. Et dans chaque action, il y aura à la fois les objectifs en termes de climat et les moyens en termes d’euros.