La Guilde des acteurs de l’écran (SAG-AFTRA), l’union qui regroupe les acteurs en Amérique, a consenti à poursuivre les pourparlers avec les studios jusqu’au 12 juillet. Tout comme les scripteurs, les artistes dramatiques brandissent la menace d’une grève. Une telle action collective serait du jamais vu à Hollywood depuis l’an 1960.
Le syndicat qui inclut 160 000 acteurs a approuvé, le vendredi 30 juin, en dernière minute, de poursuivre les discussions avec les studios d’Hollywood jusqu’au 12 juillet, empêchant ainsi temporairement une grève. Le contrat collectif des 160 000 acteurs appartenant à la Guilde des acteurs de l’écran (SAG-AFTRA) devait expirer à minuit, heure de Los Angeles (07h00 GMT samedi), mais il a été prorogé jusqu’à minuit du 12 juillet, comme l’a annoncé le syndicat dans un communiqué.
Prorogation
Le syndicat a confirmé qu’une interdiction de la couverture médiatique sur les discussions resterait en place jusqu’à cette date. La SAG-AFTRA a lancé des négociations prolongées avec des entreprises telles que Netflix et Disney et, à la veille de l’heure limite de minuit, les deux côtés ont déclaré qu’ils continueraient à discuter. La profession redoutait que les acteurs ne se joignent aux scénaristes en grève, ce qui aurait entraîné une double action sociale sans précédent à Hollywood depuis 1960 et aurait pu paralyser l’industrie. Les membres de la SAG-AFTRA, parmi lesquels figurent des stars et des figurants, avaient préalablement approuvé une action si les parties impliquées dans les discussions n’aboutissaient pas à un accord.
Tout comme les scénaristes, les acteurs demandent une augmentation de salaire pour lutte contre l’inflation et des mesures de protection contre les éventuelles perturbations liées à l’usage de l’intelligence artificielle, telles que le clonage de la voix. Ils sont particulièrement opposés à la réduction de leurs « redevances résiduelles », qui sont perçues à chaque nouvelle publication d’un film ou d’une série, générée par le streaming.
Élaborer de nouveaux contrats pour « s’adapter aux nouvelles technologies »
Alors que ces revenus sont importants lors d’une diffusion télévisée, en raison de leur fondement dans la publicité, ils sont beaucoup moins conséquents sur les plateformes, qui ne communiquent pas leurs données d’audience. « Les revenus résiduels sont notre soutien financier entre les projets », a déclaré Shon Lange, un acteur ayant eu des rôles mineurs dans des séries comme « The Terminal List ». « Ils me permettent de nourrir ma famille, ils payent les frais de scolarité de mon enfant. C’est donc extrêmement important ».
Les acteurs pourraient suspendre non seulement les productions basées sur des scripts achevés avant le mois de mai, mais aussi la promotion de blockbusters prévus pour cet été comme Barbie, Oppenheimer, ou Gran Turismo. Ils pourraient même repousser la tenue des Emmy Awards, les équivalents télévisuels des Oscars, en septembre.
Cette semaine, des centaines d’acteurs célèbres, dont Meryl Streep et Jennifer Lawrence, ont signé une lettre soulignant l’importance d’une possible grève, sauf si leur syndicat parvient à un « accord révolutionnaire ». Selon cette lettre, l’industrie cinématographique américaine est à un « point de basculement jamais vu ». « Nous devons mettre à jour nos contrats en fonction des nouvelles technologies », a déclaré Kim Donovan à l’AFP. Cette actrice de 52 ans, préoccupée par l’impact potentiel de l’intelligence artificielle, espère que les célébrités se mobiliseront réellement en cas de grève. « Elles ont les voix les plus fortes, nous avons besoin de leur soutien ».