Suite à une semaine de troubles ininterrompus suite au décès du jeune Nahel mardi dernier à Nanterre, il semble que la situation commence à se calmer.
La mort de Nahel, un adolescent de 17 ans, lors d’une opération de la police à Nanterre, a engendré une semaine entière de conflits. Toutefois, on peut constater un apaisement de la situation ce mardi 4 juillet. L’objectif principal annoncé par le chef de l’État ces jours derniers était clair : le rétablissement de la paix.
Emmanuel Macron a d’abord souhaité présenter, devant les médias, l’image d’un président qui contrôle la situation : un discours ferme et la présentation dramatique d’une série de réunions d’urgence à l’Élysée. Ensuite, sur le terrain, on a pu constater la mobilisation consécutive de 45 000 policiers et gendarmes, y compris lundi soir pour maintenir la tension. Jusqu’à présent, il semble que la situation se soit calmée et que l’application de l’état d’urgence, signe d’échec comme le reconnaissait un ministre, ait été évitée à ce stade.
Cependant, cette crise met également en lumière certaines problématiques profondes auxquelles le président doit encore répondre. Le chef de l’État a d’abord manqué deux occasions de rencontrer les jeunes des banlieues à qui il avait promis de combattre la marginalisation. Rappelons qu’il avait déclaré sa candidature depuis Bobigny, en Seine-Saint-Denis en 2016. Néanmoins, le plan pour les banlieues n’a jamais vu le jour. Ces jeunes qui manifestent dans les rues sont le produit de l’éducation Macron, de l’éducation Blanquer, l’ancien ministre qui voulait rétablir l’autorité dans les écoles. Quant à l’actuel ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, il n’a pas réussi à se faire entendre. Il a même été exclu d’une émission de radio sur France Inter dimanche. Son incapacité à représenter l’éducation dans une crise qui concerne les jeunes révèle son discrédit, alors qu’il aurait pu jouer un rôle crucial aujourd’hui.
L’importance de l’ordre malgré les divisions
Le président a également raté une occasion de gérer la relation entre la police et les citoyens. Pourtant, dès 2018, Emmanuel Macron avait nommé son bras droit à Beauvau, Christophe Castaner, l’homme qui avait annoncé l’abandon de la technique de l’étranglement. Quelques mois plus tard, lors d’un entretien avec le média Brut, le chef de l’État allait même jusqu’à reconnaître l’existence de « violences policières ». Qu’est-il advenu depuis ? Malgré le fait que Gérald Darmanin ait réussi à rétablir une certaine harmonie entre l’exécutif et la police, les relations entre la police et les jeunes des quartiers sont toujours aussi tendues, entraînant des tragédies des deux côtés. Cependant, face à de multiples crises (gilets jaunes, retraites, émeutes), qui mettent toujours en première ligne les forces de l’ordre, l’urgence prime sur la résolution des questions de fond : que la police garde le contrôle, et que l’ordre public soit maintenu.