Suite aux émeutes urbaines et aux multiples arrestations qui ont suivi, les audiences de comparution immédiate à Lyon se déroulent dans une atmosphère chargée. Lors d’une de ces séances mardi, des partisans de l’ultra-gauche ont perturbé le déroulement normal des événements.
Depuis mardi après-midi, à Lyon, les peines sont prononcées au cours d’une audience interminable. Les jeunes impliqués affirment qu’ils n’ont aucune motivation politique et qu’ils se sont simplement laissés emporter par un moment de chaos. Beaucoup regrettent d’avoir été entraînés dans cette situation. Ce qui a marqué cette longue audience nocturne, c’est la forte tension dès le début des débats, lorsque qu’un militant de l’ultragauche est entré dans la salle et a dévoilé un message anti-police sur son tee-shirt.
Ses camarades, au nombre d’une trentaine, ont filmé la scène en scandant des slogans hostiles aux forces de l’ordre. Le palais de justice de Lyon a été évacué en raison des risques de troubles à l’ordre public. Le militant a été interpellé pour outrage et rébellion. Cet incident a été relayé par Eric Dupond-Morreti à l’Assemblée nationale. Le ministre de la Justice a dénoncé une audience « bordélisée ».
Après environ trois quarts d’heure de suspension dans la salle où s’est déroulé l’incident, les débats ont pu reprendre. Les peines prononcées sont adaptées en fonction du casier judiciaire des prévenus et de leur situation professionnelle. Au total, 26 personnes ont été jugées pour leur participation aux violences urbaines de ces derniers jours. Par exemple, un jeune condamné à six mois de prison ferme pour avoir distribué des mortiers dans son quartier, tandis qu’un autre, avec un casier moins lourd, est placé sous bracelet électronique pendant neuf mois pour les mêmes faits.
Selon Bruno Donney, avocat d’un des prévenus, « les peines sont assez proportionnées, me semble-t-il, par rapport à ce qui s’est passé entre les soirées de jeudi et vendredi et le samedi soir. Le tribunal a gardé une certaine mesure qui n’était pas effectivement, peut-être celle des réquisitions. Il fait la part des choses. C’est tout ce qu’on demande à la justice finalement. »