La Cour suprême des comptes a appelé à améliorer la prise en charge de la fin de vie dans les maisons de retraite et au domicile des patients
L’offre de soins palliatifs est inexistante en dehors des hôpitaux français, selon la Cour suprême des comptes française.
Le Cour des comptesdans un rapport, demande son renforcement dans les maisons de retraite et au domicile des malades.
Il a admis que la France avait fait des progrès dans son offre de soins palliatifs depuis 2015.
Cependant, a-t-il ajouté, l’essentiel de cette amélioration avait eu lieu dans les hôpitaux, avec 7 529 lits dédiés en 2021.
Le tribunal a déclaré que jusqu’à 60% des patients qui arrivent en fin de vie pourraient bénéficier de soins palliatifs, soit 380 000 personnes par an, et en augmentation, en raison du vieillissement « important » de la population.
La moitié des patients qui pourraient bénéficier de meilleurs soins palliatifs n’y ont toujours pas accès, a indiqué le tribunal qui a constaté qu’il existe encore des disparités régionales dans le service offert. Une vingtaine de départements ne disposent d’aucun service de soins palliatifs spécialisés, a-t-il ajouté.
Il a constaté que dans les villes, le nombre de patients recevant des soins palliatifs est passé de 72 000 à 52 000 entre 2017 et 2021, principalement en raison d’une baisse du nombre d’interventions infirmières et de physiothérapie.
Il a conclu que l’objectif de la Claeys-Leonetti loi (législation de 2016 qui permet aux médecins et aux patients de choisir la sédation profonde et continue, mais pas la mort) pour fournir « une couverture totale de [palliative care] besoins » n’avaient pas encore été atteints, malgré un financement public de 1,5 milliard d’euros à cette fin en 2021.
En réponse, le tribunal a appelé à un «grand plan de formation» pour les soignants dans les maisons de retraite, ainsi qu’à davantage d’équipes mobiles de soins palliatifs «dans tout le pays». Elle soulignait que « seuls 1 600 praticiens sur 80 000 entre 2020 et 2022 avaient suivi une formation continue en soins palliatifs ».
Il a également déclaré qu’il devrait y avoir une approche moins «centrée sur l’hôpital», avec plus de services de soins palliatifs disponibles «à domicile». [and] dans les villes’.
Il a estimé que son plan de formation recommandé – à la fois pour les soignants et les infirmières – coûterait 56 millions d’euros, et a ajouté qu’il y avait un besoin de 200 services mobiles supplémentaires à travers le pays. Cela coûterait 73,6 millions d’euros à fournir, a-t-il déclaré.
Le Cour des comptes est la cour suprême des comptes française et est indépendante du gouvernement. Elle statue sur les questions de financement public et est compétente en matière financière.
Certaines de ses dernières recommandations ont déjà été incluses dans une récente directive du ministère de la Santé, qui devrait être publiée dans le Journal officiel de façon imminente. Cela confirme officiellement les intentions du gouvernement d’adopter les propositions.
Débat sur le droit de mourir
Les conclusions du tribunal interviennent moins d’une semaine après qu’un rapport du Sénat a conclu qu’une loi autorisant l’euthanasie ou davantage de procédures de droit à mourir en France serait « dangereuse » et « une réponse appropriée » à la situation actuelle. Parmi ses recommandations, il a indiqué que les mesures palliatives devraient plutôt être améliorées.
Le gouvernement français envisage actuellement un projet de loi sur le droit de mourir et se demande si d’autres lois similaires en Europe pourraient être appliquées en France.
La ministre actuellement en charge du dossier, la ministre des Professions de santé Agnès Firmin-Le Bodo, s’est dite « particulièrement soucieuse de trouver un équilibre entre l’ouverture de ce nouveau droit aux Français (et) les préoccupations légitimes des professionnels ».
Le ministre français de la Santé, François Braun, est jusqu’ici resté équilibré sur la question, affirmant seulement qu’une telle loi « changerait profondément notre société et notre rapport à la mort ».