Suite aux troubles civils qui ont agité la France et en prélude aux commémorations du 14 juillet dans le contexte d’un remaniement gouvernemental, le président de la République est anticipé à Vilnius. Cependant, cette réunion de l’OTAN ne signifie pas nécessairement qu’Emmanuel Macron sera totalement absorbé par d’autres problématiques…
Alors que Vilnius se prépare à une importante rencontre sécurisée, le président français Emmanuel Macron ne bénéficie guère de repos. En effet, la capitale lituanienne, située aux portes de la Russie, accueille une rencontre des membres de l’Otan, l’Alliance transatlantique. Deux sujets principaux figurent à l’ordre du jour : l’adhésion de la Suède à l’Otan, approuvée par la Turquie le lundi 10 juillet, et l’envoi d’un message de soutien à l’Ukraine dans sa difficile lutte contre la Russie.
Point marquant, la réunion des 31 chefs d’Etat est prévue le mardi et le mercredi 12 et 13 juillet, à moins de 35 km de la frontière avec la Biélorussie, un allié de Moscou, et proche de l’enclave russe de Kaliningrad. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est d’ailleurs attendu pour assister à la réunion.
Un nouveau chapitre à écrire
Le but de cette rencontre à Vilnius est de « tenir en échec la Russie », selon la présidence. On y annoncera aussi que l’Ukraine devrait « un jour » rejoindre les rangs de l’Otan. Face à la guerre, l’Otan est aujourd’hui « réactivée », selon les termes d’Emmanuel Macron, évoquant « le pire des électrochocs ». Un contraste frappant avec la situation de « mort cérébrale » décrite par le président en 2019.
Toutefois, l’alliance est confrontée à des divisions. Alors que l’Otan ne fournit pas d’armes létales à l’Ukraine, les Etats-Unis ont promis de lui livrer des bombes à sous-munitions, une arme controversée et illégale en France.
Emmanuel Macron profite de l’occasion pour afficher la reprise de son agenda présidentiel et marquer un tournant après les récents troubles urbains suite au décès de Nahel à Nanterre. Rappelons que ces derniers avaient contraint le président à interrompre un Conseil européen à Bruxelles et à annuler une visite d’Etat en Allemagne.
Les alliés d’Emmanuel Macron entretiennent les spéculations autour d’un possible remaniement
Pour Emmanuel Macron, une nouvelle ère se profile, marquée par les récentes émeutes et les défis politiques nationaux de fin de semaine. En effet, en plus du sommet diplomatique, le Président entend faire le point sur les « 100 jours d’apaisement », à la veille du 14 juillet, dans un contexte de rumeurs de remaniement.
Pourtant, le gouvernement reste prudent avant les célébrations de la fête nationale. L’attention se porte sur la nuit du jeudi au vendredi, face au risque de nouveaux débordements. Le sommet de l’Otan en Lituanie, bien que loin de Paris, n’offre pas pour autant un véritable répit au gouvernement : des proches d’Emmanuel Macron alimentent toujours les suppositions de remaniement. Certains avaient avancé le dernier week-end ou ce début de semaine, mais cette « fenêtre de tir » semble s’être refermée, selon un proche conseiller du président.
Néanmoins, le sommet de l’Otan en Lituanie ne détourne pas entièrement Emmanuel Macron de ses préoccupations nationales. Il est conscient de l’attente qui pèse sur lui cette semaine, marquant également la fin des « 100 jours d’apaisement et d’action » promis à la suite de la réforme des retraites. À son retour de Lituanie, Emmanuel Macron se mettra dans la peau du chef des armées lors d’un discours à l’hôtel de Brienne, jeudi soir. Un allocution visant à « fixer le cap, donner les grandes orientations stratégiques », selon l’Élysée.
Enfin, cette fin de semaine verra la réception du Premier ministre indien Narendra Modi, invité d’honneur du 14 juillet et du traditionnel défilé militaire.