Le responsable des Francofolies de la Rochelle et du Printemps de Bourges essaie d’apaiser la controverse entourant la chanteuse Izïa Higelin. Au cours d’un spectacle donné le 6 juillet, la musicienne a fait allusion à un harcèlement envers Emmanuel Macron.
« Izïa est comme une membre à part entière de notre famille des Francofolies, nous l’apprécions beaucoup, c’est ce qui nous pousse à l’inviter. Même en plein milieu d’une crise, il est impensable pour nous d’abandonner ceux que nous aimons« , déclare le mercredi 12 juillet sur 42mag.fr, Gérard Pont, en sa qualité de directeur du Printemps de Bourges et des Francofolies de La Rochelle. Il avait choisi de conserver le concert d’Izïa Higelin, prévu le 12 juillet, malgré la controverse liée à sa prestation du 6 juillet à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes), où elle avait évoqué la figure du président en termes de « piñata humaine géante« . Ces déclarations, prononcées en public, ont impulsé l’initiation d’une investigation par la part du tribunal de Nice, pour « incitation publique à la commission d’un crime ou d’un délit ». En réaction à cet événement, la mairie de Marcq-en-Baroeul (Nord) a décidé d’annuler la représentation prévue le 13 juillet.
« Elle a cette tendance à s’envoler vers des improvisations imprévisibles, tout comme son père »
« Il faut dire que ces paroles m’ont énormément choqué et je tiens à exprimer mon soutien à tous nos élus« , tempère cependant Gérard Pont, mais ajoute également que « Izïa a fait des clarifications. Elle affirme [dans une entrevue avec le journal Ouest France] que ses paroles ont été sorties de leur contexte et qu’elle n’avait jamais eu l’intention de stimuler la haine et la violence. Et je suis enclin à lui faire confiance« , atteste-t-il. Selon Gérard Pont, Izïa est une « artiste hors pair« , qui, « à l’instar de son père [le chanteur Jacques Higelin], a tendance à s’embarquer parfois vers des improvisations peu communes« .
En 2009, le responsable du festival avait néanmoins annulé la performance du rappeur Orelsan, suite àla controverse suscitée par le contenu violent et sexiste de sa chanson « Saint-Valentin« . Gérard Pont reconnaît aujourd’hui qu’il a fait une « erreur« , en annulant cette performance, mais il précise qu’il n’a pas décommandé le rappeur à cause de ses paroles, mais plutôt en raison du désordre public qui aurait pu être provoqué par la polémique : « notre festival est destiné aux familles, je ne voulais pas la présence de CRS à cheval. J’ai dû l’écarter pour des questions d’ordre pratique et organisationnel, mais pas du tout pour des raisons artistiques« , affirme-t-il.