L’ex-chef du Conseil constitutionnel a fait cette déclaration lors d’une interview avec « Le Parisien », dont l’article a été diffusé samedi.
Au terme des « 100 jours apaisants » souhaités par Emmanuel Macron, le contexte politique et social en France est-il moins tendu qu’après l’approbation de la refonte du système de retraites ? Jean-Louis Debré, ex-président du Conseil constitutionnel (2007-2016), propose une « dissolution ou [un] référendum » pour « résoudre le blocage politique actuel », d’après un entretien accordé au Parisien, diffusé ce samedi. « Je suis d’avis que le retour à la souveraineté, autrement dit vers le peuple, est nécessaire », déclare-t-il.
Celui qui a tenu le poste de Président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007 rappelle que le général de Gaulle avait « résolu la crise de 1968 en s’adressant directement au peuple souverain », allant jusqu’à dissoudre l’Assemblée nationale, pourtant à sa favor. « Vous ne pouvez pas mettre en application des textes aussi conséquents que la réforme des retraites sans consulter le peuple », fait-il valoir. En l’absence de majorité absolue à l’Assemblée, le pouvoir exécutif a fait passer le texte en usant de l’article 49-3, qui permet de contourner le vote.
« Les Français se fichent des changements de ministres »
Selon Jean-Louis Debré, Emmanuel Macron « s’est piégé lui-même avec sa promesse des cent jours, supposés apaiser le pays ». Il évalue que ces cent jours, initiés le 17 avril et dont l’échéance était le 14 juillet, « n’ont pas répondu aux attentes du Président », exprime celui qui déplore la « perte du sentiment national ».
Un remaniement pourrait-il apaiser les tensions ? « Les Français n’ont aucun intérêt pour les remaniements ministériels. D’ailleurs, on n’en connaît que quatre ou cinq », réplique-t-il. L’ancien ministre de l’Intérieur sous Jacques Chirac (1995-1997) demande des « actions fortes avec des résultats immédiats » concernant « la question centrale du pouvoir d’achat », puis « ensuite, s’atteler à la réforme de l’éducation, de la justice, mais sans se disperser ».