L’ancien dirigeant du parti Les Républicains et actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes ne s’exprime pas souvent sur les enjeux politiques nationaux. Les récentes agitations l’ont finalement poussé à rompre son habituelle discrétion dans les médias.
Laurent Wauquiez monte au créneau
Laurent Wauquiez a effectué plusieurs apparitions médiatiques ces dernières semaines pour condamner les violences liées aux récents troubles de l’ordre public, prônant plus de rigueur. Il a également suggéré une « union nationale » à Emmanuel Macron lors d’une interview accordée au journal le Figaro, le 12 juillet. Cette frénésie médiatique rompt avec la discrétion qu’observait auparavant l’ancien leader des Républicains. Il se dit en plein préparatifs pour une éventuelle candidature à la présidence de la république, loin des projecteurs.
Laurent Wauquiez est souvent désigné sous le titre de « Monsieur le Président » au sein du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes à Lyon. Il s’évertue à transformer cette région en un « laboratoire » des politiques qu’il rêverait d’appliquer à l’ensemble du pays. La situation financière saine de sa région semble être sa plus grande réussite. Laurent Wauquiez soutient que le niveau d’endettement de sa région est trois fois plus bas comparativement aux autres régions. Pour lui, c’est avant tout une question de responsabilité morale.
« On ne peut pas faire supporter aux générations futures les dépenses excessives de l’époque actuelle. »
Laurent Wauquiez, Président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, s’adressant à 42mag.fr
Ses conférences de presse régionales sont truffées de références à la scène politique nationale. Cette tendance se poursuit lors de la session plénière qu’il préside plus tard. Une députée de gauche l’interpelle sur la question du photovoltaïque, lui demandant d’être plus volontariste. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes réplique en critiquant son approche, qu’il qualifie d’extrémiste, suscitant les applaudissements de son camp.
« Un leadership fondé sur le clientélisme et l’autoritarisme »
Najat Vallaud-Balkacem, la leader des socialistes, ne mâche pas ses mots quant à la façon de gérer de Wauquiez. Selon elle, son administration est caractérisée par le clientélisme, l’autoritarisme et une mauvaise compréhension de l’intérêt général, et a surtout pour but de servir sa carrière politique. Son point de vue est partagé par les écologistes, en particulier Fabienne Grebert qui critique ses coupes sévères dans les subventions culturelles.
« Laurent Wauquiez souhaite des acteurs culturels sous son contrôle. »
Fabienne Grebert, conseillère régionale écologiste, en parlant à 42mag.fr
La majorité de droite dénie ces critiques. Son vice-président, Nicolas Daragon, cite des statistiques pour prouver que le secteur culturel reçoit plus de financements et que ces fonds sont bien utilisés. Interrogé sur la polémique du « Dîner des sommets », organisé par Laurent Wauquiez, et la facture de 100 000 euros pour une centaine d’invités, Nicolas Daragon confirme que cela a permis de rassembler les leaders des différents secteurs économiques, sportifs et culturels de leur région qui ne se rencontrent généralement pas. Cela a eu pour effet d’améliorer leurs activités économiques au bénéfice de l’ensemble de la région. Cependant, lorsqu’on lui demande si une facture de 1 000 euros par personne n’est pas quelque peu choquante, il n’apporte pas de réponse et change rapidement de sujet, indiquant que cet épisode cause un certain malaise parmi l’équipe de Laurent Wauquiez.