A un an du début des Jeux olympiques de Paris en 2024, leur impact commence déjà à se faire sentir dans la banlieue de Bobigny, où un complexe sportif spécialement adapté promet d’offrir des opportunités aux athlètes valides et handicapés dans l’une des régions les plus pauvres de France.
95% des sites des JO de Paris 2024 existent déjàmais parmi les rares constructions neuves figure « Le Prisme », premier complexe sportif français entièrement adapté aux personnes en situation de handicap.
C’est encore un chantier pour le moment, mais bDerrière les grues, les échafaudages et les blocs de béton se cachent de grandes ambitions pour mettre à la portée de tous, valides ou handicapés, des installations sportives de haut niveau.
En plus des installations pour le rugby, le football, le basket-ball en fauteuil roulant, le tennis de table, le tir à l’arc, l’escrime et la danse, il abritera également un centre dédié à la R&D en parasports.
Répartie sur trois étages, la 13 000 mètres carrés, 55 millions d’euros complexe dispose d’une rampe en spirale pour faciliter l’accès aux personnes en fauteuil roulant.
Une longue attente
Le Prisme est en cours de construction à Bobigny – une banlieue de Paris dans le département le plus pauvre de France de la Seine-Saint-Denis.
Avec une pénurie d’infrastructures et un réseau de transport médiocre, la ville a sa juste part de défis, et répondre aux besoins des personnes handicapées n’était pas une priorité.
Mais cela devrait changer lorsque Le Prisme ouvrira ses portes au grand public en septembre 2024 après les Jeux paralympiques.
« Quand on entre dans la grande salle d’entraînement, c’est magique », raconte Fabien Paillard, président régional des sports adaptés et responsable au comité olympique de Seine-Saint-Denis.
« Ça prend forme. Nos athlètes attendent ces infrastructures depuis longtemps », a-t-il déclaré à Sylvie Koffi de 42mag.fr.
« Dans En Seine-Saint-Denis, nous avons énormément de jeunes qui ont besoin de ces lieux pour se former. »
Projet innovant
Tous les équipements et installations seront accessibles aux personnes en situation de handicap : la salle d’armes, un dojo, une salle multisports avec gradins, un mur d’escalade de 18,9 mètres de haut.
Des panneaux en braille et des modélisations 3D permettront aux malvoyants de profiter pleinement des installations, tandis que de petits espaces calmes seront mis à la disposition des personnes souffrant de troubles cognitifs pour se reposer.
Une salle de balnéothérapie jouxtera des espaces médicaux de kinésithérapie ou d’ergothérapie, liant sport et santé.
« C’est un vrai bijou », déclare Stéphane Troussel, président du conseil municipal de Seine-Saint-Denis. Il décrit Le Prisme comme « un fleuron de toute la stratégie paralympique pendant et après les Jeux ».
Le 1er avril 2024, le complexe sportif Le Prisme ouvrira ses portes aux athlètes s’entraînant pour les Jeux Paralympiques de Paris, notamment les équipes de handball.
Cependant, aucune des compétitions paralympiques, tenue du 28 août au 8 septembre, y seront mis en scène.
« Nous sommes un peu déçus », a déclaré Paillard, « mais ce dont nous avons le plus besoin sur le terrain, c’est après 2024. (Le Prisme) est un héritage. »
S’y rendre
Le Prisme pourra accueillir environ 10 000 personnes.
Bien qu’il soit ouvert à tous, tout le monde doit pouvoir s’y rendre. Et pour le moment c’est loin d’être le cas.

Le stade de la Motte est à 30 minutes à pied de la ligne de métro la plus proche, et la nouvelle station destinée à le relier au réseau de transport existant, dans le cadre d’un plan d’extension des connexions en banlieue parisienne, n’ouvrira qu’en 2030.