Durant la première moitié du mois d’août, le prix moyen du litre de diesel et d’essence 95 a connu une hausse respective de 14 et 11 centimes, par rapport au début du mois de juillet.
Les vacanciers de la catégorie « aoûtiens » sont de facto pénalisés. Les tarifs du gasoil et de l’essence SP95-E10 ont augmenté de 14 et 11 centimes respectivement en moyenne depuis le début de juillet, selon le rapport du ministère de l’Écologie et de la Transition solidaire. À l’époque estivale, cette progression imprévue des coûts rend la charge des conducteurs plus lourde, qui se retrouvent actuellement face à des prix qu’ils n’ont pas vu depuis avril.
Après une stabilisation des prix à la fin du printemps, ceux à la pompe n’ont cessé d’augmenter pendant tout le mois de juillet. Une croissance qui est plus flagrante pour le diesel, comme le suggère le graphique ci-dessous. Ces augmentations restent néanmoins modérées si on les compare à celles du mois de mars 2022, durant lesquelles on dépassait les 2 euros le litre dans les stations-service.
Les données les plus récentes, en date du 4 août, indiquent que le litre de diesel se vendait dans les stations à une moyenne de 1,8064 euro, soit une augmentation de 6,70 centimes par rapport à la semaine d’avant. Quant à l’essence 95-E10, son tarif à la pompe a atteint 1,8953 euro, soit 2,80 centimes de plus. En ce qui concerne l’essence 95, son prix a enregistré une petite hausse (+1,73 centime), pour atteindre 1,9103 euro.
L’augmentation des prix peut être attribuée à la montée constante des prix du pétrole brut entre début juillet et début août. Le Brent, indicateur européen du pétrole brut, a connu une hausse d’environ 12%. Aujourd’hui, le baril de Brent de la Mer du Nord se vend à 85 dollars, contre une moyenne de 75 dollars fin juin.
Réduction de la production en Arabie saoudite et en Russie
La récente hausse des tarifs est due à des réductions volontaires de la production adoptées par neuf pays membres de l’OPEP+, une organisation regroupant les pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, y compris la Russie et l’Arabie saoudite. Ces réductions de production, qui ont commencé en mai et devraient se poursuivre jusqu’en 2024, ont été fixées à 1,6 million de barils en moins par jour. « Les marchés ont fini par réaliser que les réductions allaient se poursuivre pour une longue période », analyse Jean-Pierre Favennec, consultant et expert en énergie, expliquant ainsi l’impact à la hausse sur les coûts du pétrole cet été.
La Russie et l’Arabie saoudite ont annoncé simultanément plusieurs diminutions de la production ces derniers mois. Ces décisions ont permis à ces pays de réaliser des bénéfices plus élevés. « L’Arabie saoudite utilise l’augmentation des tarifs du pétrole pour financer ses projets de développement, tandis que la Russie l’utilise pour faire face à la guerre en Ukraine », explique Jean-Pierre Favennec.
En juin dernier, l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle réduirait sa production d’un million de barils par jour en juillet, une mesure qu’elle a prolongée pour août et septembre. Par ailleurs, la Russie a annoncé qu’elle réduirait ses exportations de brut de 500 000 barils par jour en août, et de 300 000 en septembre. Ces mesures ont un impact considérable, compte tenu de la forte demande mondiale en pétrole pendant la saison estivale et des nombreux déplacements sur les routes.