L’administration réfléchit à l’idée de répartir la diminution des taxes de production sur une période de quatre ans. Des organisations comme le Medef et la CPME sont fortement opposées à cette idée.
Les impôts de production sont les taxes qui affectent les entreprises. Emmanuel Macron avait promis de les diminuer et a déjà bien progressé dans cette démarche depuis son arrivée au pouvoir. Il avait notamment promis de diminuer la Contribution sur la valeur ajoutée (CVAE) de plus de huit milliards d’euros : quatre milliards cette année et un peu plus de quatre milliards l’année suivante, en 2024. Cependant, il semblerait que le gouvernement envisage d’étaler cette diminution de la CVAE sur une durée de quatre ans, c’est-à-dire durant la totalité de son mandat.
Dans une époque où le gouvernement tente de faire des économies et de réduire la dette publique de la France, renoncer à plus de quatre milliards d’euros de recettes fiscales l’année prochaine représente un challenge. Pour cela, le gouvernement a choisi de s’en tenir à une diminution d’un milliard par an jusqu’à la fin de son mandat.
Cette soudaine volte-face est vivement critiquée par les chefs d’entreprise. Selon eux, c’est une véritable trahison de la part du gouvernement. Patrick Martin, le président du MEDEF, exprimait lors d’une déclaration le lundi 21 août, ce sentiment de « rupture de confiance ». François Asselin, président de la CPME, parle lui d’un « mauvais signal ». Ils appellent tous le gouvernement à respecter sa parole.
Les organisations patronales n’hésitent pas à faire pression sur le gouvernement, que ce soit à Bercy, à Matignon ou même à l’Élysée. Elles craignent que cette pression fiscale sur les entreprises n’ait des conséquences néfastes sur l’activité économique, qui a déjà tendance à ralentir. Elles craignent notamment un frein à la création d’emplois et à la réindustrialisation.
…Et ce n’est que le commencement
Le gouvernement répond à ces critiques en indiquant que chacun doit participer à l’effort requis pour réduire la dette publique, surtout après l’aide financière que les entreprises ont reçue durant la période du « quoi qu’il en coûte ». Les débats sur le budget des prochains mois s’annoncent donc houleux. Pourtant, l’année en cours semble bénéfique aux entreprises dans l’ensemble.
Cependant, les possibilités d’influence des entreprises sur le gouvernement semblent limitées. En effet, l’opinion publique aura le dernier mot en matière de politique fiscale. Le gouvernement parie sur le fait que les ménages, déjà en difficulté pour joindre les deux bouts, préféreront que les patrons mettent la main à la poche plutôt que de subir une augmentation des impôts.