À l’occasion de la rentrée, Ségolène Royal suscite l’animation du côté gauche. Elle envisage de mener une liste de rassemblement pour les prochaines élections européennes en juin. Qu’est-ce qui motive cette démarche? Voici l’analyse politique de Renaud Dély.
Elle cherche à s’élever à nouveau sur les planches de la scène politique. Cela n’est pas nouveau, elle persiste depuis des années déjà. Ségolène Royal avait déjà fait une tentative lors des élections européennes de 2019. Elle avait même proposé de se placer en deuxième position sur une liste guidée par les écologistes, une offre rejetée par Yannick Jadot. Après son départ du Parti Socialiste (PS), elle a récupéré sa carte afin d’essayer de se présenter en 2021 aux élections sénatoriales pour les Français vivant à l’étranger. Un autre échec… ce coup-ci c’est Olivier Faure qui n’a pas voulu d’elle. Alors qu’elle s’approche de la septantaine, elle n’a plus rien à risquer. Elle reste néanmoins tenace, bien que ses perspectives sembles incertaines.
À ce stade, les Verts, les communistes et les socialistes ont rejeté son offre de collaboration… Mais Jean-Luc Mélenchon ne l’a pas fait. Le leader des Insoumis applaudit son « courage » et « approuve sa participation à la bataille pour l’union« . Cela ne signifie pas cependant que les Insoumis la soutiennent déjà entièrement, ils sont d’ailleurs divisés à ce sujet.
« Retour vers le passé »
La démarche de Ségolène Royal est bénéfique pour Jean-Luc Mélenchon : c’est une « aide inestimable !« , déclare-t-il. Un précieux renfort pour renvoyer la balle de la division aux autres partis de gauche, en particulier aux Verts et aux communistes qui souhaitent se présenter aux élections européennes sous leur propre bannière. Le leader des Insoumis, quant à lui, plaide pour une liste d’union. À défaut, ce qu’il nomme une « liste des unitaires ». Cela signifie que les autres listes de gauche seraient celles des diviseurs. Il y a donc une sorte de troc entre Jean-Luc Mélenchon et Ségolène Royal : il la remet sur les rails et elle lui fournit un alibi pour affiner son statut de promoteur de l’union à gauche.
Est-ce une carte maîtresse pour la présidentielle ? Probablement. Parce que le leader des Insoumis souhaite garder toute latitude pour envisager une quatrième candidature en 2027. D’ailleurs, avec le retour de Ségolène Royal, la durée en poste de Jean-Luc Mélenchon, et la nouvelle offensive médiatique de Sarkozy, la rentrée politique a des airs de « Retour vers le passé« . Sans oublier François Hollande qui a l’intention de jouer un rôle majeur dans le renouveau de la gauche.







