La diminution modeste de la consommation de carburant comme l’essence et le diesel ne peut être uniquement attribuée à l’inflation. Il y a plusieurs facteurs en jeu.
La filiale de l’Union française des industries pétrolières, UFIP Energies & Mobilités, énumère plusieurs facteurs expliquant la diminution de l’utilisation d’essence et de diesel dans les stations-service. L’inflation résultant du conflit en Ukraine n’est qu’une partie de l’explication. L’augmentation marquée du coût des carburants joue un rôle, mais les enjeux sont principalement ancrés dans des facteurs structurels.
Dotée d’un parc automobile récent et donc plus performant, la France a optimisé son utilisation du carburant. Il existe également une augmentation des alternatives de transport respectueuses de l’environnement, comme le vélo. De plus en plus de personnes privilégient le train… et bien sûr, l’usage des voitures électriques est en hausse. Ce phénomène est global. L’année dernière, le monde a vu plus de 10 millions de voitures électriques vendues, et on devrait assister à une augmentation de 35% des ventes cette année.
Une tendance à la baisse constante depuis quelques années
La baisse est notable. Bien que pas drastique, elle est bien réelle : sur les sept premiers mois de l’année 2023, la consommation de carburant routier en France a diminué de 1,7%, une tendance qui est observée depuis au moins 2018/2019. L’épidémie de Covid-19 a joué un rôle déclencheur.
Comme l’indique Olivier Gantois, président de l’UFIP, la demande de carburants stagne voire diminue légèrement, d’environ 1%, en France, depuis plusieurs années.
Peut-on dire que cela va dans le sens des objectifs du gouvernement pour réduire les émissions de CO2 ? Nous sommes encore loin de cet objectif. Si nous voulons atteindre notre cible de décarbonation d’ici 2035, nous devons intensifier nos efforts. Il va falloir réduire notre consommation de carburants de 40% d’ici là. Malgré la longue route encore à parcourir, on constate que la baisse de la consommation de carburants semble s’inscrire dans la durée.