Au cours d’une apparition sur France 2 et TF1, le président de la République a partagé plusieurs propositions destinées à soutenir les citoyens français face à l’escalade des coûts du carburant. Il a évoqué une « prime carburant » qui pourrait atteindre 100 euros et a sollicité des raffineurs de vendre à prix coûtant. Est-ce la réponse appropriée ?
Ceux qui occupent un emploi pourront bénéficier d’une allocation pouvant atteindre 100 euros. Les retraités en revanche, ne seront pas concernés par cette mesure. Cette allocation est principalement destinée aux foyers à revenus modestes qui ont l’obligation d’utiliser leur véhicule pour se rendre au travail. Prenons comme exemple, l’artisan en milieu rural ou une infirmière libérale qui doit effectuer ses visites à domicile en voiture. Ce montant de 100 euros représente approximativement une aide de 20 centimes par litre pour un automobiliste moyen sur une période de six mois.
L’indemnité carburant qui avait été mise en place par le gouvernement au mois de février et mars est donc reconduite. Le dispositif reste le même : pour en profiter, il faudra prouver la possession d’un véhicule puis faire une demande sur le site des Finances publiques. L’indemnité sera versée dans les dix jours suivant la demande.
Une aide financière ciblée et moins coûteuse
Le gouvernement comprendra cette aide financière dans le budget 2024 qui sera présenté le mercredi 27 septembre. Par conséquent, elle pourra être activée dès le début de l’année prochaine. L’an passé, Bercy avait évalué que 10 millions de Français pourraient être éligibles à cet appui financier, mais seulement 4,3 millions en ont effectivement fait la demande.
Cette année, le gouvernement s’attend à une légère augmentation du nombre de demandes car l’aide est davantage connue. Cependant, cette aide spécifique reste largement moins coûteuse pour l’Etat – environ 600 millions d’euros – comparativement à une réduction directe à la pompe qui coûterait dix milliards d’euros à l’Etat.
Négociations avec les raffineurs sur leurs bénéfices
Emmanuel Macron exige plus de transparence de la part des raffineurs. Il est nécessaire d’examiner en détail les tarifs, pour distinguer les coûts de raffinage qui ont augmenté ces derniers temps à cause de la crise en Ukraine et ce qui pourrait représenter une augmentation opportuniste des marges des raffineurs. En d’autres termes, le gouvernement souhaite déterminer si Total, Esso et Petroineos, les raffineurs opérant en France, tirent indûment profit de la situation.
Le gouvernement va convier ces raffineurs à une réunion cette semaine. Face aux protestations des distributeurs, le gouvernement renonce à la revente à perte et propose à la place de vendre le carburant sans générer de profits. Certaines chaînes de magasins, comme Système U, Intermarché ou Leclerc, proposent déjà cette option certains week-ends. Le gouvernement les incite à étendre ce dispositif.