En France, l’atmosphère politique se dégrade progressivement chaque jour, que ce soit sur les plateformes de médias sociaux ou durant diverses discussions, suite à l’agression du Hamas.
Déplacement d’Emmanuel Macron en Israël et tensions à l’Assemblée nationale
Emmanuel Macron se rend en visite en Israël ce mardi 24 octobre. La journée précédente a été marquée par une ambiance tendue au sein de l’Assemblée nationale, bien qu’aucune altercation importante n’ait eu lieu. Élisabeth Borne a adressé des critiques acerbes aux membres du parti La France insoumise, déclarant que « tolérer, excuser voire cautionner le terrorisme, c’est prendre le risque qu’il s’intensifie demain en Israël, en France ou dans d’autres pays ». Ce à quoi Mathilde Panot a rétorqué en reprochant au gouvernement de rester insensible au drame des civils Palestiniens morts à Gaza. Mais c’est surtout sur X, le réseau social antérieur à Twitter, que le débat politique vire à la violence verbale indécente.
Accusations contre Jean-Luc Mélenchon et autres politiciens
Jean-Luc Mélenchon a été mis en cause, mais il n’est pas le seul dans ce cas. En effet, il a partagé dimanche une vidéo montrant des partisans pro-palestiniens rassemblés place de la République, ajoutant le commentaire suivant : « Voilà la France. Pendant ce temps, Madame Braun-Pivet soutient le massacre » des Palestiniens à Tel-Aviv. Une réaction indignée s’en est suivie. Très affectée, la présidente de l’Assemblée a reproché à l’Insoumis de lui mettre une cible dans le dos. Rappelons que Yaël Braun-Pivet a récemment porté plainte suite à une série de menaces antisémites anonymes. Mais le lendemain, Laurent Wauquiez a franchi une limite supplémentaire.
Il a relayé la même vidéo avec le commentaire de Jean-Luc Mélenchon, en y ajoutant sa propre remarque : « La collaboration, 80 ans après ». En effet, il utilise le terme « collaboration », ce qui laisse entendre qu’il voit dans cette foule, composée de beaucoup d’individus issus de l’immigration ou de Français d’origine étrangère hissant des drapeaux palestiniens, un occupant.
Antisémitisme, racisme, démagogie
Cette dérive est habituelle chez l’extrême droite, mais ici c’est Laurent Wauquiez, qui ambitionne de représenter le parti Les Républicains en 2027, qui tombe dans le piège du point Godwin, le niveau le plus bas du raisonnement politique. En réalité, chaque nouvel épisode violent du conflit israélo-palestinien ravive les mauvais instincts dans notre pays : l’antisémitisme, avec plus de 588 actes antisémites et 336 arrestations en deux semaines, le racisme, ou simplement une démagogie de comptoir quand Gérald Darmanin accuse, sans fondement, Karim Benzema d’être lié aux Frères musulmans.
L’impact des réseaux sociaux, l’influence de l’extrême droite, la radicalisation de la gauche ou la menace du terrorisme islamiste, toutes ces tensions s’accumulent et esquissent une confrontation entre deux visions de la France. Et pour l’instant, le gouvernement peine à diffuser un message rationnel, apaisant et fédérateur.