Cette semaine, les recommandations cinématographiques de Thierry Fiorile et Matteu Maestracci sont « The Old Oak » réalisé par Ken Loach, et « Le Syndrome des amours passées », une œuvre signée par Ann Sirot et Raphaël Balboni.
L’Antique Chêne, c’est le nom du bar à la gestion de TJ Ballantyne, un brave homme, regrettant l’ère industrielle florissante de son village désormais délaissé. C’est un pub éreinté, qui évoque les personnages lassés du film de Ken Loach. Pourtant, ce qui défraie vraiment la chronique parmi ses clients réguliers, tous des ouvriers à la retraite, c’est l’arrivée d’immigrés qui attise leurs ignobles impulsions. Ils se plaignent à haute voix : Ils n’ont rien fait pour nous, pourquoi devrions-nous aider ces étrangers ?
Il faut néanmoins souligner l’étonnante amitié naissante entre ce propriétaire de pub affable et une jeune réfugiée syrienne, ainsi que la formation progressive de liens entre deux communautés distinctes. Et puis, il y a les attaques sournoises de quelques individus racistes lâches, prévisibles à souhait. Selon Ken Loach, c’est lorsque les plus démunis perdent espoir qu’ils commencent à dévier.
Le Syndrome d’amours passées d’Ann Sirot et Raphaël Balboni
En Belgique, Rémy et Sandra, formant un couple, ne parviennent pas à concevoir un enfant en raison de ce prétendu syndrome qui n’est bien évidemment que fictif. Et l’unique remède à cela, pour le vaincre, consiste pour chacun à renouer avec toutes ses anciennes conquêtes. Cela entraine inévitablement des situations délicates, des malentendus et des crises de jalousie qui ne manquent pas.
Le film, avec une tonalité à la fois joyeuse et actuelle, dresse un tableau réfléchi des enjeux du couple, notamment la pression sociale et l’obligation de performance. Cela comprend la volonté de faire un enfant coûte que coûte et d’autres aspects liés à la sexualité : qui avait le plus de partenaires avant la rencontre du couple ?
Il s’agit d’une comédie modeste mais singulière et rafraîchissante, soutenue par des acteurs peut-être pas très célèbres par chez nous, mais qui constituent une agréable surprise. On se marre, on est attendri, et la mise en scène des scènes d’intimité, à l’instar de ballets contemporains, est tout aussi admirable.