L’individu à la tête du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, issu du parti socialiste, observe que la question concernant l’importance du rôle des parents est sans cesse remise sur le tapis lorsqu’on parle des enfants issus de milieux défavorisés.
Stéphane Troussel, chef socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, a posé une question fort pertinente le vendredi 27 octobre sur 42mag.fr: « Les parents de Nadine Morano ou d’Éric Zemmour sont-ils désignés responsables lorsque leurs enfants commettent des infractions? » Cette interrogation fait suite à l’annonce faite par Élisabeth Borne, la Première ministre, le jeudi précédent. En réponse aux émeutes de juin suite au décès du jeune Nahel lors d’un contrôle policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), elle demande que la responsabilité civile des deux géniteurs d’un mineur ayant causé des dommages soit engagée.
Ces remarques de Stéphane Troussel évoquent les difficultés juridiques rencontrées par les enfants de la députée et du chroniqueur controversé. Grégoire Morano, un des progénitures de l’eurodéputée Nadine Morano, fut arrêté en mai pour délit de fuite après un accident routier et conduite suite à la consommation de stupéfiants. De son côté, le rejeton d’Éric Zemmour a été mis en examen en mai pour blessures involontaires après avoir heurté un scooter alors qu’il conduisait en état d’ébriété.
Un soutien à l’éducation parentale plutôt que des « injonctions régressives »
Selon Stéphane Troussel, les appels qui impliquent la responsabilité des parents sont quelque peu dégradants. « Ce débat est sans cesse évoqué lorsqu’il s’agit des enfants défavorisés », souligne-t-il. Au lieu de ces demandes responsabilisantes adressées aux parents d’enfants moins fortunés, l’élu local plaide pour « une aide à l’éducation parentale ».
Suite à sa réponse sécuritaire de jeudi aux émeutes de juin, Elisabeth Borne est attendue sous les projecteurs sociaux ce vendredi. Elle présidera un Comité interministériel de la ville à Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines. Stéphane Troussel espère que des mesures concrètes seront annoncées: « J’aurais souhaité, voyons si cela se produit aujourd’hui, que des annonces soient faites concernant la lutte contre l’abandon scolaire. 90 000 enfants sortent de notre système éducatif sans aucun diplôme. Quelle est la situation actuelle de la justice et de la prévention dans certains de nos quartiers ? Des mesures seront-elles annoncées aujourd’hui, par exemple, pour favoriser le recrutement d’éducateurs spécialisés ? Y aura-t-il un renforcement des moyens pour la protection judiciaire de la jeunesse ? », a-t-il énuméré.
Le gouvernement a annoncé jeudi la création d’une « force d’action républicaine » (FAR), composée de policiers, de fonctionnaires des finances, de personnels éducatifs et judiciaires ainsi que de travailleurs sociaux pour « concentrer tous les efforts de l’État dans un district pendant plusieurs mois. »