La compagne de Michel Fourniret est actuellement jugée à Nanterre pour complicité dans trois affaires d’enlèvement, dont celle de Estelle Mouzin en 2003. Le procès a débuté mardi devant la cour d’assises et devrait durer plusieurs jours. Accusée de complicité dans ces enlèvements, elle risque une lourde condamnation. La justice souhaite à travers ce procès faire la lumière sur ces affaires qui ont bouleversé la France.
Le procès de Monique Olivier s’ouvre bientôt devant la cour d’assises de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. L’ex-compagne de Michel Fourniret, qui purge actuellement une peine de prison à perpétuité pour complicité de crimes, comparait seule, le tueur en série étant mort en mai 2021. Pendant trois semaines, Monique Olivier va être jugée pour complicité dans trois affaires d’enlèvement et séquestration suivi de mort, celles de Marie-Angèle Domece en 1988, de Joanna Parrish en 1990 et de la petite Estelle Mouzin en 2003. À ce jour, le couple Fourniret-Olivier a été mis en cause par la justice pour 12 meurtres de jeune filles et d’enfants, mais Michel Fourniret n’en a reconnu que huit. Il pourrait y avoir beaucoup plus de crimes et, désormais, Monique Olivier est la seule à pouvoir en parler.
À 75 ans, Monique Olivier est la seule à détenir les secrets du parcours meurtrier de son couple. Ce « duo maléfique » se noue en 1987. Depuis la prison où il est incarcéré pour des agressions sexuelles, Michel Fourniret passe une petite annonce dans le journal Le Pèlerin : « Prisonnier aimerait correspondre avec personne de tout âge pour oublier solitude », écrit-il. Monique Olivier lui répond et ainsi débute leur union, doublée d’un pacte criminel, qui durera 16 ans. Monique Olivier demande à « son fauve » comme elle le surnomme, de tuer son ex-mari violent. Michel Fourniret, qui ne le fera pas finalement, exige en échange qu’elle l’aide à « chasser des vierges », c’est ainsi qu’il qualifie les jeunes filles qu’il va violer et tuer jusqu’à son arrestation en 2003 en Belgique.
En 2004, après une centaine d’interrogatoires, Monique Olivier avoue devant les enquêteurs six, huit puis dix meurtres de son mari. Quinze ans plus tard, en 2019, Monique Olivier reconnaît aussi l’implication de son compagnon dans la mort de la petite Estelle Mouzin, puis dans celle de Lydie Logé. Ce décompte macabre fait encore aujourd’hui de Michel Fourniret et Monique Olivier, le couple le plus meurtrier de l’histoire judiciaire française.
Le profil hors norme de Michel Fourniret a inspiré, selon une source proche du dossier à 42mag.fr, la création des parcours criminels. Il s’agit d’un nouveau mode d’enquête initié par le pôle « cold case » de Nanterre, pour étudier la vie des tueurs en série et découvrir de possibles crimes passés sous les radars. Pour résoudre ces enquêtes, la parole de Monique Olivier, notamment pendant ce nouveau procès, pourrait tout changer. À chaque fois, c’est elle qui est d’abord passée aux aveux.
Pour Didier Seban, avocat de plusieurs familles de victimes, ce procès peut donc être l’occasion d’avancer sur ces dossiers non élucidés. Les corps des victimes n’ont jamais pu être retrouvés. Leurs familles ont là encore l’espoir d’obtenir une réponse au cours des trois semaines d’audience. Mais sur ce sujet non plus il n’y a rien à attendre de Monique Olivier, prévient son avocat, car elle a déjà dévoilé tout ce qu’elle savait.