En 2008, l’ancienne compagne du meurtrier a déjà été condamnée à la réclusion à perpétuité. A partir de mardi, elle est jugée devant la cour d’assises de Nanterre pour son rôle présumé dans les disparitions d’Estelle Mouzin, Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish.
Monique Olivier fait face à un nouveau procès en tant qu’accusée. Le 28 novembre, elle comparaîtra devant la cour d’assises de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, pour complicité dans plusieurs affaires criminelles. Cette fois, Michel Fourniret sera absent, étant donné qu’il est décédé il y a deux ans. Monique Olivier, âgée de 75 ans, est accusée d’être complice de l’enlèvement, du viol et du meurtre de Marie-Angèle Domèce en 1988, de Joanna Parrish en 1990, ainsi que de complicité dans l’enlèvement d’Estelle Mouzin en 2003. Ces affaires, restées sans réponse pendant de nombreuses années, ont finalement été résolues par le pôle « cold cases » du tribunal de Nanterre, suscitant l’attente des familles des victimes après des décennies d’errances judiciaires.
Il y a plus de trente ans, Marie-Angèle Domèce disparaît à Auxerre (Yonne) en 1988, à l’âge de 19 ans. Moins d’un an plus tard, le corps de Joanna Parrish, une jeune Britannique de 20 ans, est retrouvé flottant dans l’Yonne. Ces affaires restent longtemps sans réponse, malgré les nombreuses disparitions de jeunes femmes dans la région. Ce n’est que plus d’une décennie plus tard que le lien avec Michel Fourniret émerge, après son arrestation en Belgique en 2003. Sa femme, Monique Olivier, est interrogée pendant plus d’un an sans reconnaître quoi que ce soit, avant de finalement avouer son implication dans plusieurs crimes commis par son mari.
Cependant, elle revient sur ces aveux en 2006, arguant qu’ils lui ont été extorqués. Malgré cela, en 2012, la cour d’appel annule l’ordonnance et relance l’enquête. C’est alors que la juge Sabine Khéris, appuyée par la section de recherches de Dijon, décide de réinterroger tous les témoins de l’époque, révélant des éléments cruciaux. Finalement, en 2018, Michel Fourniret passe aux aveux, prenant la responsabilité des crimes pour lesquels il était accusé. Cependant, il ne révèle jamais l’emplacement des corps des victimes.
Dans l’affaire d’Estelle Mouzin, la parole de Monique Olivier a été déterminante pour l’enquête. La fillette de 9 ans avait disparu en 2003, et malgré l’alibi initialement fourni par Michel Fourniret, de nouveaux éléments ont émergé récemment, révélant son implication dans cette affaire.
Ainsi, Monique Olivier devra répondre de ses actes devant la cour d’assises de Nanterre, alors que les familles des victimes attendent des réponses après des années d’incertitude.