Un groupe de personnes a été accusé de comploter un attentat à Marseille pendant l’élection présidentielle de 2017. Parmi eux, huit individus ont été condamnés à des peines de prison allant de deux à 13 ans.
Deux individus accusés d’avoir planifié un attentat à Marseille pendant la campagne présidentielle de 2017 ont été déclarés coupables par la cour d’assises spéciale de Paris le 3 décembre et condamnés à 24 et 28 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers.
La peine maximale de 30 ans a été requise à l’encontre de Clément Baur et Mahiedine Merabet pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Selon l’accusation, ils auraient tenté de contacter le groupe Etat islamique via la plateforme Telegram pour transmettre une vidéo d’allégeance et de revendication. Cependant, cette vidéo est finalement arrivée chez un agent infiltré de la DGSI.
Cette vidéo montrait des munitions disposées sur une table pour écrire « la loi du talion » aux côtés d’un fusil mitrailleur, d’un drapeau de l’EI et la une du journal Le Monde du 16 mars 2017 avec une photo du candidat LR à la présidentielle, François Fillon, ainsi que des photos d’enfants victimes de bombardements en Syrie.
Les deux hommes avaient été arrêtés à Marseille cinq jours avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2017. Les policiers avaient découvert dans leur cachette plus de 3,5 kg de TATP, un explosif artisanal prisé des jihadistes, un fusil mitrailleur Uzi chargé, trois pistolets, des centaines de munitions, un gilet tactique, un couteau de chasse, une caméra GoPro… Tous ces éléments auraient permis de commettre un carnage et de le filmer, selon l’accusation.
Les représentants du parquet ont affirmé que le « passage à l’acte » de Clément Baur et Mahiedine Merabet était « imminent ». Les recherches effectuées sur internet par les deux hommes comprenaient des termes tels que « sauna gay », « club libertin », « bar FN », « meeting Le Pen Marseille », « bar américain », « restaurant casher »… Selon le parquet, ces cibles répondaient aux objectifs de l’État islamique.
Lors du procès, les accusés ont affirmé « qu’il n’y a jamais eu de projet d’attentat ». Aucune cible claire n’a pu être définie au cours du procès. Les avocats des accusés ont mis en garde la cour contre le risque d’une « erreur judiciaire » en condamnant leur client à « une peine de dissuasion ». Clément Baur a déclaré: « Le parquet veut me priver de la vie. Moi, je n’ai privé personne de sa vie ».
Parmi les dix autres accusés (dont un en fuite), la cour a prononcé deux acquittements et des peines allant de deux ans, assorti d’un an de sursis, à 13 ans de réclusion criminelle. Un seul des accusés, condamné à six ans de détention, a été mis sous mandat de dépôt à l’issue de l’audience. Les condamnés ont dix jours pour faire appel.