Selon une enquête menée par Mediapart, la nouvelle ministre de la Santé aurait reçu des cadeaux d’une valeur approximative de 20 000 euros de la part des laboratoires Urgo, lorsqu’elle exerçait en tant que pharmacienne. Cela soulève des questions concernant d’éventuels conflits d’intérêts et l’influence des laboratoires pharmaceutiques sur les décisions politiques en matière de santé. Ces révélations mettent en lumière l’importance de la transparence et de l’éthique dans les relations entre les professionnels de la santé et l’industrie pharmaceutique.
La nouvelle ministre de la Santé par intérim, Agnès Firmin Le Bodo, a confirmé vendredi 22 décembre, être visée par une enquête dans le cadre de son ancienne activité de pharmacienne. Selon Mediapart, la ministre a perçu des cadeaux non déclarés de la part des laboratoires Urgo entre 2015 et 2020. Le site d’information affirme qu’Agnès Firmin Le Bodo a reçu au total l’équivalent de 20 000 euros de cadeaux, dont des bouteilles de champagne et des montres. Cependant, les cadeaux des laboratoires aux professionnels du secteur sont strictement encadrés. La loi dite « anti-cadeaux » adoptée en 1993, et renforcée par l’ordonnance du 19 janvier 2017, interdit aux professionnels de santé de percevoir des avantages de la part des industriels, ce qui inclut des pharmaciens ne peuvent pas recevoir des avantages en nature, ou en espèces, procurés par des entreprises assurant des prestations de santé, produisant ou commercialisant des produits de santé (à l’exception des produits cosmétiques et de tatouage). Des dérogations existent pour les cadeaux d’une valeur négligeable, comme des fournitures de bureau dans la limite de 20 euros par an, ou jusqu’à 150 euros de livres et revues liés à la profession du bénéficiaire chaque année. Par ailleurs, certaines situations précises ouvrent également la possibilité de percevoir des avantages, par exemple une rémunération pour des activités de recherche, les dons destinés à des associations professionnelles, ou encore la prise en charge des frais de déplacement pour assister à un congrès médical ou scientifique. Ces avantages, accordés à titre dérogatoire, doivent faire l’objet d’une convention signée entre le professionnel de santé et l’entreprise, et être transmis à l’Ordre national des pharmaciens par exemple. A ce jour aucune révélation n’a été faite sur ce point dans ce cas précis.