La loi, applicable à partir du 1er janvier 2024, qui porte sur les dépassements de vitesse inférieurs à 5 km/h est bien accueillie par les automobilistes mais suscite des préoccupations parmi les experts en sécurité routière.
Le gouvernement a jugé qu’il s’agissait d’une décision guidée par le « sens commun ». À partir du premier jour de l’année 2024, les petits excès de vitesse, c’est-à-dire inférieurs à 5 km/h, ne seront pas punis par une perte de point sur le permis de conduire, mais ils seront toutefois passibles d’une amende. Le ministre de l’Intérieur estime que ces petits dépassements de vitesse sont généralement le résultat d’un manque de concentration, plutôt que le refus délibéré de respecter le Code de la route.
Cette mesure concernera principalement les excès de vitesse mineurs qui se produisent lors de déplacements routiniers. 42mag.fr s’est entretenu avec certaines personnes qui utilisent régulièrement la route, telles que Sandy. Cette résidente de Marseille a été prise en excès de vitesse dans une zone limitée à 30 km/h, juste derrière son domicile. Interrogée à ce sujet, elle a déclaré sur un ton ironique : « Recevoir une amende et perdre un point pour avoir roulé à 32 km/h, c’est un peu frustrant. J’aurais peut-être dû accélérer un peu plus, au moins j’aurais mérité mon amende. » Sandy approuve la décision de distinguer les petits excès de vitesse des dépassements de vitesse plus importants.
Un autre automobiliste, Benoît, estime également que « c’est une excellente mesure… Puisqu’il y a une sanction, celle-ci est l’amende. Cependant, nous n’avons plus cette pression constante de perdre un point. » Benoît, qui a souvent participé à des stages de récupération de points, a ajouté : « Respecter scrupuleusement la limite de vitesse peut être difficile dans certaines conditions de circulation. Donc, un petit dépassement de 5 km/h ne représente pas, selon moi, un danger pour la sécurité routière. »
Hamlet, un garagiste, se fait régulièrement prendre en excès de vitesse sur le trajet de son travail par le même radar, souvent à cause de la fatigue selon lui. Il ne lui reste plus que quatre points et si cela continue, il risque de perdre son emploi car il pourrait ne plus avoir le droit de conduire. Il explique : « Je ne suis pas dangereux lorsque je dépasse de deux ou trois km/h la limite autorisée. »
Cependant, il est important de noter que nous ne perdons pas un point pour un petit dépassement de vitesse de 1 à 2 km/h, comme le souligne Akim Benhamel, spécialiste de la sécurité routière. « Je tiens à préciser que lorsqu’une personne est verbalisée pour une vitesse de 51 km/h, le radar a enregistré une vitesse de 56 km/h. Le radar a déjà prélevé une marge d’erreur de 5 km/h », a-t-il déclaré. Selon lui, exempter les petits dépassements de vitesse d’une perte de point est une mauvaise décision.
« Ma préoccupation est que les gens pourraient penser : ‘Maintenant que je ne perdrai plus de point, je peux rouler un peu plus vite’. Si la vitesse augmente, les conséquences des accidents seront plus graves. J’ai peur que le nombre d’accidents risque d’augmenter », a estimé Akim. L’animateur de stages de récupération de points prévient qu’une augmentation même minime de la vitesse peut avoir des conséquences importantes en cas d’accident, entraînant des blessures plus sévères et des dégâts matériels plus importants.